Depuis que le grand public l’a découvert l’été dernier à la Route du Rock, Buck 65 a vendu énormément de disques (Talkin’ Honky Blues, son dernier album) en France, et a tourné de façon quasiment discontinue en Europe et aux Etats-Unis. Unanimement apprécié par les amateurs de hip-hop autant que par les puristes popeux, celui qui marie flow parlé et louanges aux ancêtres de la musique folk n’a plus à conquérir son public.

Ce soir, cravaté pour l’occasion, il est pourtant loin de se reposer sur se lauriers : seul sur scène, avec son mini disc et ses platines, le jeune homme use de son charme et son humour pour mettre toute la salle dans sa poche. Exubérant, un rien d’autodérision et quelques lancers de citrons, il joue régulièrement des versions très différentes de ses morceaux. Il chante ainsi Wicked and Weird deux fois, à chaque bout du concert, avec deux versions joyeusement retravaillées. Ludique et racée, la musique de Buck 65 est défendue sur scène avec toujours autant d’énergie par un showman réjouissant.

Jusqu'à ce qu'on se demande s'il ne donne pas dans la surenchère, l'homme se met en scène avec talent certes, mais à trop surinterpreter ses chansons le trait semble forcé, à trop vouloir magnétiser tous les regards, sa prestation en devient théâtrale voire désincarnée. A aucun moment du show on ne saura touché par une quelconque sensibilité. Il tente de gagner les sympathies féminines en dévoilant son bas ventre faisant mine de vouloir en montrer beaucoup plus, ce qui effectivement est du plus bel effet. En résulte juste des associations peu flatteuses à certains 'showmen' interlopes...Sexy oui, flambeur et opportuniste, peut être aussi. Il faut aussi reconnaître qu'assumer seul la scène est loin d'être un exercice évident, on le retrouvera d'ailleurs avec son groupe dans plusieurs festivals français cet été, histoire de le découvrir sous un angle nouveau. La France aime buck 65, il se pourrait bien que lui aussi aime ce pays.