Prestation très touchante : Laura Veirs accompagnée de son ami Karl Blau (c’est aussi lui qui fait la grosse voix sur Shadow Blues), guitare folk en bandoulière, tous les deux debout au milieu de la très grande scène de la Hune.

Lui, bonnes joues, petite guitare ficelée bien haut sur le torse, a l’air d’un gentil nounours. Elle, lunettes sur le nez, dégaine plutôt masculine, porte un T-shirt Lift to Expérience, ses nouveaux compagnons de label (Bella Union). Ils sont là en toute simplicité, contents et un peu surpris de jouer dans une telle salle, et présentent avec fraîcheur le premier album de celle qui a su apporter un coup jeunesse au folk féminin. Carbon Glacier, son troisième album, est une magnifique carte postale venue des grands espaces : atemporel et magique, simple mais beau, une suite de mélodies qui semblent avoir été écrites depuis toujours, Laura Veirs citant parmi ses influences les plus grands noms du folk comme ses contemporains amateurs de guitare sèche.

Ici pourtant le set ne décolle jamais vraiment, il y a comme un côté bancal qui a son charme mais empêche pourtant un peu l’ensemble de fonctionner. A moins que l’on soit simplement gênés par l’anachronisme avec cette salle trop théâtrale. Fragile, honnête et gentiment naïve, la prestation de Laura Veirs, si elle n’impressionne pas, attire beaucoup de sympathie et pousse à conseiller Carbon Glacier à tous ceux qui sauront l’apprécier.