"LA MER !".
Du fond de la salle, le cri d'une fille à moitié convaincue demande au groupe sur scène de jouer un de ses plus vieux morceaux. Elle ne sera pas entendue.

Photo du concert de Toulouse...

Nous sommes le 27 mars 2001, et les LITTLE RABBITS présentent au public de la Cigale les chansons de leur dernier album, "La Grande Musique" avec lequel ils ont définitivement conclue une métamorphose déjà amorcée depuis leur précédent, "Yeah !". Les LITTLE RABBITS n'ont plus rien à voir avec ce petit groupe attachant et gentiment pop qui reprenait "Karen" au début des années 90. Les petits lapins sont devenus grands, ce qui n'est pas un scoop en soi pour celui qui aura écouté leurs dernières productions.

Photo du concert de Toulouse...

Un bon indice de maturité est la capacité qu'a le groupe à créer son propre univers autour du concert : le stand de T-Shirts pseudo-kitsch branché-ringard, le light-show arty-vidéo-floue-sur-la-route-en-gros-plan, mais surtout la première partie, tenue par BB & SERGE (pas de relation), duo comico-trash à l'accent plouc américain comme on en fait plus qui chante en play-back orchestre total.

Quand les RABBITS entrent en piste, le foutoir revendiqué de l'album (cuivres, scratches, cris, bruitages, tout ça en plusieurs couches superposées) est transposé de manière ambitieuse sur scène. Le résultat est assez déroutant, d'autant que le son général est très aigu et que le DJ est très en avant, ce qui n'arrange rien à la compréhension de l'histoire.
Le groupe est à l'étroit, tant physiquement sur scène que musicalement sur le spectre sonore, et on regrette souvent un manque d'ampleur et de souffle que l'ensemble aurait mérité. Malgré tout, le groupe est très bien rôdé, les morceaux sont parfaitement exécutés et la mise en scène réussie (le summum étant l'intervention d'authentiques danseuses bad-taste américaines, dont la BB de la première partie).

Comme on s'en doutait, le set est principalement composé de morceaux de "La Grande Musique" (qui sera joué dans sa quasi-totalité), complété par cinq ou six morceaux de "Yeah !", dont "Roller Girl", la reprise à la fois légitime et cohérente de Gainsbourg.