COUCH
Profane TO ROCOCO ROT & I-SOUND Music is a hungry ghost par Quentin Dève
Outre-Rhin, allez savoir pourquoi, mais y’a comme un climat propice à l’évolution de la musique éléctronique. Récemment, deux albums géniaux ont prouvé qu’à l’est, il y a du nouveau, du tout beau.
Le label Kitty-yo abrîte déjà des poulains de renommée (Tarwater, Gonzales) et a pour agréable coutume de ne sortir que de bons disques. Mais là, l’écurie teutone vient de frapper un grand coup. Couch n’en est pas à son premier coup d’essai mais en est à son premier chef d’oeuvre. Cet opus, purement instrumental, est plus qu’un simple petit bijou ou même un grand trésor. C’est une peinture abstraite, qui séduira aussi bien les profanes que les non-germanophiles. Les traits et les couleurs émeuvent. Le quatuor (claviers, basse, batterie, guitare) pourrait être situé à mi-chemin entre Mogwai et Tarwater mais surpasse largement ses références là. Les mélodies évocatrices et les montées en puissance prennent à la gorge. « Was alles hält » est une pure merveille d’electro, où la combinaison des instruments véhicule des images pardisiaques. « 12 sind nur 4 » et surtout « Kurzer punkt » procurent une euphorie surréelle. En moins de quarante minutes, et avec une pochette qui me rappelle mes vacances en Autriche en 1992, le groupe livre un des disques majeurs de ce printemps. FunkyRate :
Ronald Lippok, moitié de Tarwater, dont il est décidement beaucoup question ici, continue de monter son projet parallèle (et meilleur ?) : To Rococo Rot.Après un album injustement méséstimé (The Amateur View) et une étonnante collaboration avec St-Etienne (The sound of water), le groupe s’est cette fois allié avec Craig Cunningham (alias I-Sound, groupe américain mêlant hip-hop, éléctronica et techno) pour notre plus grande joie. En effet, TRR réussi à donner une dimension supplémentaire à sa musique et (enfin) à diversifier ses compositions. Les sonorités hip-hop (« How we never went to bed »)offrent un horizon radieux à leur éléctro raffinée, et la présence d’un violon sur 2 titres (dont « Along the Route », 2 minutes 50 inoubliables, à écouter en boucle) donne une texture inattendue aux mélodies. Mais là où le disque a du génie, c’est que c’est l’essence même du groupe qui s’est raffinée. La base de leur son s’est faite bien plus proche, bien plus accessible. Parfois proche de Boards of Canada, l’impressionisme du groupe se révéle à mesure qu’on se plonge dans le disque. Le tout forme un ensemble indissiocable, une histoire qu’on nous raconte avant de s’endormir. Pour faire de beaux rêves. L’influence du groupe, déjà grande (Bjork / Leftfield), risque de s’étendre encore. N.B : On remarquera, dans les remerciements, la présence d’un certain « Christian Morin ». J’ignore s’il s’agitde l’ancien présentateur de la Roue de la Forutne et clarinettiste mais si c’est le cas, il remonte dans mon estime. FunkyRate :COUCH
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