DO
MAKE SAY THINK
par Quentin Dève
DO MAKE SAY THINK: LA PASSE DE TROIS Le label canadien Constellation a sufaire signer en son sein des formations aussi expérimentales que diversifiées, aussi essentielles que rares. Si le réel groupe phare du label est bien évidemment Godspeed You Black Emperor !, tous les autres groupes méritent une attention particulière. Le propre
des artistes de Constellation est de créer, d’unmanière ou d’une autre,
une musique susceptible de soulever l’âme ou le corps vers les sommets
célestes, vers une félicité ascensionnelle. Do Make Say Think, composé
de six musiciens émérites (dont les deux réelles têtes pensantes : Charles
Spearin et Ohad Benchetrit), a choisi de faire emprunter ces voies en
jouant un post rock instrumental tout a fait unique. Dès leur premier
album (éponyme, 1998), on entrait dans un univers qui s’apparentait très
fortement au Millions now living will never die de Tortoise ; un
univers fait de guitares, de batteries, de basses, de claviers mais aussi
de trompettes et de saxo. L’adjectif jazzy est souvent employé pour décrire leur son. On retrouve sur certains titres de réelles inspirations jazz, qui bousculent l’ouïe etfont naître des sensations rares. Un bon exemple se trouve en introduction de « goodbye enemy airship the landlord is dead »(2000), traversé par une batterie et par une trompette incroyables. Ce deuxième album, inspiré, moins bardé d’électro, plus jazz en fait, percutent le monde du post rock de plein fouet. Un disque nouant les tripes, « cérébral et viscéral », comme indiqué sur le catalogue du label. Le saxophone de « the landlord is dead » amène une envolée space-rock laissant loin derrière elle les mauvais élèves post-rock. Le secret mélodique échappe totalement, on se vide l’esprit. Impalpable, abstrait, imaginaire, un disque magique. 2002. Do
Make Say Think, qui a séduit une presse élogieuse, sort son troisième
album, « &Yet & Yet », attendu impatiemment par
un réel public de fans. Ony retrouve toujours ce subtil arôme entre jazz
et post-rock, ces harmonies délicates, ce sens du vol en haute altitude.
Ce qui frappe, c’est la mise en avant des percussions et des synthés,
plus à l’honneur que dans les deux précédents opus. Comme d’habitude chez Constellation, le packaging est remarquable. Des digipacks cartonnés, remplis de petites cartes franchement superbes. Do Make Say Think, à se demander s’ils n’aiment que les multiples de 5, puisque leur trois albums sont les 5ème, 10ème et 20ème sortis par le label, nous sort donc un des numéros les plus impressionants du post-rock, et on est comblé!
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