En prononçant Dntel, on a l’impression de dire Diane Tell…pourtant on s’approche plutôt  ici de Guillaume Tell, pour la capacité à frapper dans le mille.

"Life is full of possibilities" combine des mélodies relativement pop avec un éventail de bidouillages électroniques, certains titres évoquant même des productions typiquement warpiennes (« Fear of Corners » et son côté Plaid). Une sorte d’électro minimaliste atypique dont les rôles principaux seraient partagés par une guitare acoustique latente mais décisive, par des rythmes samplés, par des beats sensibles et par des accompagnements vocaux (parfois saturés) indispensables.

Jimmy Tamborello, alias Dntel, personnage torturé voire névrotique, sort cette album en forme d’exutoire de ses (nombreuses) phobies, concernant aussi bien les catastrophes naturelles que les problèmes psychologiques. A fleur de peau, jamais mièvre, Life is full of possibilities est donc une mise à nue, un album à cœur ouvert des plaies d’un homme qui se réfugie derrière des machines et fait chanter et jouer des invités, des amis.

A la guitare, on retrouve notamment Brian McMahan (The For Carnation, Slint) et, au chant des partenaires provenant aussi bien de la musique pop (Chris Gunst de Beachwood Sparks) que de la techno pop (Meredith Figurine de Figurine). L’impression globale, malgré la froideur reprochée habituellement à la musique assistée par ordinateur, est celle d’un album sombre plein de magie, bouillonnant de mélodies tranchantes et bouleversantes, rempli d’émotions. This is the dream of Evan and Chan, seul titre joyeux, est même une surprenante invitation à danser.

Tamborello, collaborateur à temps partiel de The Tyde et de Further (groupes de pop indé), nous offre donc un mémoire de ces travaux les plus expérimentaux, un mémoire dans lequel l’auditeur se jette aisément et s’identifie parfois. Sensible, fragile et profond, on tient là un disque qu’on n’a pas fini d’écouter.

Dntel - Life if full of possibilities (Plug Research Records/Import)