DESTROYER
Streethawk : A Seduction par Quentin Dève
Récemment, j’ai eu l’occasion d’écouter avec peu de plaisir le dernier album des New Pornographers (Mass Romantic, 2001, Matador Records). Le leader de ce groupe américain, Daniel Bejar, mène un projet parallèle depuis quatre albums, Destroyer, qui mérite néanmoins toute votre attention. Le nom du groupe ne cache pas, malgré les apparences, une formation hardcore. Dès la première seconde, on pense tout de suite aux Violent Femmes, dont un des titres phares s’appelle « American Music », alors que Streethawk : a seduction contient un sublime « English Music ». Un folk déroutant et imaginatif, porté par la voix de Bejar, écorchée à souhait, et dont l’intonation est proche de celle de Darren Hayman (Hefner). Les mélodies tranchées jouent avec un sens certain de la magie harmonique. Destroyer compte cinq membres, dont Scott Morgan, qui, étonnament, nous vient de Loscil, groupe minimaliste électronique signé sur Kranky. On retrouve donc logiquement des morceaux épurés qui émeuvent rapidement : que ce soit à la guitare ou au piano, les musiciens arrivent à bâtir un climat propice à l’épanouissement auditif. C’est sous la forme de ballades initiatiques (Beggars might ride, The Sublimation Hour) ou de chansons à la mélancolie contenue ( Streethawk II) que Destroyer se délivre d’un folk lo-fi n’ayant rien à envier aux premiers Pavement. DESTROYER - Streethawk : A Seduction (Talitres Records / Pop Lane) FunkyRate : Talitres records : www.talitres.com
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