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SPOKANE
Able Bodies par Quentin Dève
Une noirceur vitale
Spokane livre de splendides odes aux tourments de l’errance. Bâti sur une rythmique calme, Able Bodies s’inscrit parmi les meilleurs albums slowcore ; c’est-à-dire des albums où la part belle est faite à la lenteur, où derrière chaque note se cachent des images tristes, traumatisantes mais auxquelles on s’identifie aussi. On se rapproche de Low : deux voix (une masculine et une féminine) qui hantent par petites touches une musique qui se dérobe sous les pieds. Ce serait alors un Low qui appartiendrait à la galaxie 4 AD : car il y a chez Spokane cette noirceur subtile mais indélébile. Le but n’est pas de contaminer l’auditeur mais de lui faire entendre une sombre beauté. Able Bodies (« Corps viables ») est un titre choisi par ce trio américain (Rick Alverson (ex-Drunk), Coutrney Bowles et Karl Runge) après avoir réchappé à un terrible accident de voitures alors qu’ils étaient en plein enregistrement. Le disque traduit les cicatrices de ce crash, mais aussi la joie d’être vivant. On aperçoit une lumière, souvent fournie par des cordes, et notamment un violon très présent. Les vocaux en velours caressent l’oreille et l’esprit. Tremblements et frissons éveillent l’âme. Intimiste, lugubre et profond, ce disque est un bonus indispensable pour votre discothèque. SPOKANE - Able Bodies (Jagjaguwar/Import) FunkyRate :
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