KEVIN
DRUMM
Sheer Hellish Miasma par Quentin Dève
KEVIN DRUMM est quelqu’un qui ne supporterait pas de ne pas pousser les choses de plus en plus loin au fur et à mesure qu’il sort des disques. Jamais il ne stagne et ne fige sa conception de la musique ; c’est un expérimentateur endurci qui parvient à dévasté le monde de la musique électronique. Dévasté parce qu’il est relativement rare d’entendre une musique aussi triturée et aussi déstructurée, une musique farouchement insaisissable. Une fois poussée la barrière de la difficulté d’accès on entre dans un Sheer Hellish Miasma plus intéressant qu’audible, mais qui touche quelque part, qui touche en profondeur, sans qu’il soit possible de mesurer l’ampleur des secousses sismiques. Ce disque est construit autour de deux morceaux de longues durées qui ne laissent pas de place au silence : un bruit de saturation électronique habille tout l’album. Il faut aborder ce disque comme on aborderait un film, c’est à dire dans un état de concentration certain. C’est le seul bon moyen pour saisir toutes les possibilités qu’offrent ce disque et pour en saisir la complexité dans sa globalité. Une musique numérique accouplée à des guitares maltraitées, des pédales et des bidouillages acoustiques qui sont des éléments de variations et presque d’étude sur la musique électronique. Un massacre sonique impossible à recommander aux non initiés mais pouvant plaire aux amateurs d’electro minimaliste, d’indus, de chaos sonore. |