Ça commence par ces samples, piqués à droite à gauche, d’interviews, de publicité de radio ; mêlés les unes aux autres, les voix s’apparentent à celle d’une foule folle. Et puis à partir de là, on entre dans un capharnaüm orgasmique d’une spontanéité et d’une splendeur difficilement approchées jusqu’alors.

TIM HECKER My love is rotten to the core EP

Tim Hecker, qui est surtout connu pour ses travaux en electronica, s’autorise à quitter sa voie originelle pour s’atteler à une sorte de sabotage musicale. En confiant un rôle second mais décisif à des beats déstructurés, Hecker prend le contre pied de nos préceptes en donnant une liberté à des guitares et à un violoncelle schizophrènes, parfois méconnaissables.

Car Hecker n’aurait pas pu ne pas trifouiller les instruments. Les envolées cafouillées et touffues sont si subtiles, si proches de l’âme qu’on ne peut être insensible. Jouissifs, libératoires, les délires de " Introducing Cart Cocks " et " Hello Detroit " n’ont d’égal que dans les songes.

Un des meilleurs disques de l’année jusqu’alors : on surveillera les sorties d’album prévues prochainement sur ce même label et sur Force Inc.

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