CORNELIUS
Live in Washington DC
08-2002
par Céline
4
JAPONAIS DANS LE VENT - Ep #4597825832a
Je n'avais jamais
écouté Cornelius.
Dès le début
du set, on sent que les quatre japonais ont soigné leur mise en
scène: derrière une tenture dressée entre la scène
et le public, on verra l'ombre du chanteur montrer du doigt des mots qui
écloent sur cet écran improvisé.
Rapidement le voile tombe, les projecteurs s'affolent et le son éclate.
Chemise blanches et cravates noires, derrière leurs aspects sérieux
comme des papes (si on peut encore utiliser cette expression), on se rend
vite compte que ces mecs là sont fous.
Les videos
défilent sur l'écran derrière la scène, en
accord parfait avec la musique.
On aura droit à une sorte de techno dure, dont le rythme est martelé
par la japonaise bonde à la batterie, soutenu par deux basses,
et sur laquelle sont saupoudrés des petits mots en VO sussurés
par des voix douces, puis il y a du rock à grosses guitares, la
chanson des doigts (c'est moi qui l'appelle comme ça, je l'ai dit,
je ne connaissais pas Cornelius) où la musique sert principalement
de bande son aux très belles images qui montrent deux doigts qui
se promènent, marchent dans la confiture, puis sur un gros nounours,
puis sautent dans un verre d'eau...
On entendra aussi une sorte d'easy-listening hardcore (c'est possible),
puis sur des images de danse hawaïenne on écoutera une musique
de plage revue par les beach boys à la sauce japonaise, morceau
sur lequel ils feront monter sur scène un gros black de premier
rang pour lui faire jouer une reprise d'Elvis avec la tige qui fait des
bruits bizarres (comment s'appelle cette machine magique?), les images
montreront ensuite effectivement Elvis au milieu des tahïtiennes,
avant que les guitares ne se distortionnent sur l'envol du vélo
d'ET vers la lune. On retombera ensuite dans une sorte de punk interrompu
par les piallements d'un petit canard en plastique, en passant par le
remix délirant d'un entrainement de foot. Et tout ça se
terminera par un sampler abandonné aux bons soins créatifs
du premier rang, pendant que se déchainent une fois de plus les
guitares.
Cornelius a absorbé
une quantité d'influences, les a agglomérées pour
en ressortir un drôle d'objet abstrait (c'est possible aussi) aux
formes étranges, déconcerte mais fait jubiler le public,
en lui faisant souvent croire que les morceaux sont finis avant d'en rajouter
une couche. C'est aussi un spectacle visuel, il ne faut pas seulement
écouter Cornelius mais le voir, comme ce coucher de soleil électrique
qui marque la fin du set.
Aux deux rappels pourtant,
puisque ces gars-là font ce que bon leur semble, ils joueront un
rock gras pour le premier, une pop sucrée pour le deuxième,
il me semblait bien que le bassiste avait une allure de petite version
japonaise de Paul McCartney.
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