Anton
Nikkilä
White nights par Quentin Dève
La déstructuration électronique de Anton Nikkilä nous fait entre dans une nouvelle ère musicale : celui des navette spatiales. Tout paraît à la fois terriblement impromptu et si méticuleusement bizarroïde que l’on ne peut être indifférent.
Nikkilä est passionné par le culte qu’ont voué les dirigeants soviétiques à la technologie et à la conquête de l’espace. L’aventure qu’il offre dans ce White Nights est d’ailleurs une sorte d’épopée initiatique : on découvre un monde hanté par des samples juxtaposés ou enchaînés dans une absence de logique jubilatoire.
Le bruit est ici manié avec précaution, malmené, mêlé à des sons dénichés avec soin. Une musique d’hôpital est ainsi mêlé à des beats aigus et à des grésillements ludiques (100 years of Soviet Cybernetics), des guitares interrompent les machines, des voix apparaissent soudainement.
L’absence de rythmes cache des expérimentations qui ont le mérite d’être plaisantes et jamais hautaines. La musique s’encastre dans notre cerveau en lui donnant la perspective de nouveaux horizons sonores. Globalement bruitiste, ce second album de Nikkilä creuse les terres de l’eletronica avec une pelle indus et une techno transcendante.
FunkyRate : Anton
Nikkilä,
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