LúNA
leyfðu mér Þegja Þögn Þinni par Quentin Dève
Dans les talons des meilleurs innovateurs post-rock, les Islandais de Lúna se placent comme les farouches défenseurs d’une musique atmosphérique et progressive en plein boom depuis l’avènement de Godspeed You Black Emperor !
Commençons par le reproche : ce ne sont pas les premiers à marcher sur les nuages, et on se souvient longtemps du premier plus que d’autre chose. Mais Lúna n’est pas qu’un vulgaire imitateur, ni même un élève trop poli, c’est une sorte d’électrons libres dont les molécules ne sont pas éloignées de celles qui composent le noyau godspeedien. La réussite de cette album est dans son immédiateté, dans cette manière de toucher simplement et en profondeur. Le post rock hispanisant de l’introductif ‘I Skjóli harra trja’ contient une substance qui absorbe les sens de l’auditeur désormais prêt et concentré pour écouter l’album d’un seul trait. Chaque morceau contient sa dose hallucinogène, son pouvoir évocateur. Le très Mogwaï-esque ‘Upplausnir Litrófsiss’ place la barre très haut. On pense ensuite à Kepler ou à Explosions in the sky, surtout dans les sons qui ressortent des guitares, tantôt caressées tantôt saturées. Globalement sombre, à l’instar du packaging, ’leyfðu mér Þegja Þögn Þinni’ est aussi l’instrument idéal pour extérioriser la tristesse intérieur et la laisser se faire disperser par le vent. Les bruits de la nature sont parsemés sur tout l’album, de l’eau, des bruits d’oiseaux, des enfants, des flocons de neige qui frappent notre crâne. L’épique ‘Gott Piano’ et…sa trompette et ‘Leggöng Vand’ sont deux morceaux comme rarement on en entend, des morceaux touchés par le grâce de leurs auteurs, ici transparentes. Finalement, la carence en innovation est oubliée et c’est le surplus de beauté qui devient le plus flagrant. Faites le détour. FunkyRate :
|