CAFÉ TEATRO
Café Teatro par Quentin Dève
Ça commence comme dans un film magistral, au fin fond d’un no man’s land, le froid est brûlant.
On distingue, au loin, un homme qui prend un coup de poignard : cet homme, c’est nous. I est un des meilleurs morceaux de post rock jamais entendu, dépassant l’entendement. Les frottements des doigts sur la guitare glissent délicatement sur les plaies béantes causées par une trompette exquise mais dangereuse. CAFÉ TEATRO est une formation basque, qui avec cet album éponyme, réussit le meilleur album post rock français jamais enregistré, dépassant les vertus de grands albums écoutés récemment : One Mile North, Salvatore, Below the sea, A place for parks : CAFÉ TEATRO se place en chef de file des plus dignes héritiers de Tortoise, Mogwai et Slint. Avec ses côtés jazzy, ce premier album est particulièrement cinématographique et/ou photographique. La rareté est de combiner aussi subtilement, aussi sensiblement cette trompette spectrale avec un post rock en douceur, tout tendu, prêt à éclater. La sonorité de chaque instrument et l’intelligence mélodique créent des espaces à vous tuer un agoraphobe. Décrire Abuela Josephina, Despedida ou encore a 200 : il s’agit de pièces uniques qui glorifient une musique instrumentale touchante et millésimée. Café Teatro est un disque de nuit, une musique de chambre calme mais pas obscure, un disque de chevet indispensable. FunkyRate : CAFÉ TEATRO, Café Teatro (Amanita Records) |