DEAD MAN RAY
Cago par Quentin Dève
Le rock de DEAD MAN RAY, trituré, dérangeant, profond devient impérissable et imparable avec Cago, troisième album touché par la grâce de Steve Albini et touchant de sincérité.
La voix de Daan Stuyven a trouvé l’équilibre entre émotion et rage contenue, a trouvé le meilleur moyen d’illustrer un jeu de guitare décisif.
Landslide ouvre le disque magistralement : un morceau en plusieurs phases : envolées, retombées, tension permanente. C’est cette tension qui tient l’auditeur en haleine et l’accompagne tout le long du disque, émanant des conditions live dans lesquelles a été enregistré Cago.
Chaque titre prend le temps de s’installer, de se greffer à vos oreilles puisque la plupart dépasse cinq minutes et donc le format habituel, le format radio. Le quintet belge semble avoir trouvé ses marques et livre un rock qui n’est pas sans rappeler leurs compatriotes de Zita Swoon, de Sharko et de Deus, surtout dans la manière de défricher de nouveaux territoires.
Pourtant, DEAD MAN RAY détient le truc qui fait la différence, une sorte d’inventivité à lui. Les confrontations de trois guitares, dont celle de Rudy Trouvé (ex-Deus), ne sont pas étrangères à la singularité des compositions : on es malmené, tourné en bourriques et en même temps caressés.
L’espace de deux titres (Authentic, Blue Volkswagen 10.10 A.M.), le disque semble s’essouffler un peu et puis reprend encore plus de sa superbe pour terminer sur le court mais extraordinaire Losing the lost, point final effrayant de mâturité et de simplicité.
FunkyRate : DEAD MAN RAY, Cago (Labels/Virgin)
www.deadmanray.com
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