LOW
Trust par Quentin Dève
Le trio 2/3 mormon is back avec Trust, et parvient, en modelant les règles qu’il s’était jusque là imposées, à un disque tendu et émouvant, fourmillant de détails mineurs qui rendent le disque majeur.
Trust est un disque moins 'LOW' de prime abord, plus électrique, à l’image d’un des titres phares ‘Canada’, choisi pour être un single. Plus électrique, mais aussi moins lent, moins minimaliste. La production a été assurée par Tchad Blake, notamment présent sur l’excellent Slide de Lisa Germano, qui donne une texture riche à cet album en ayant notamment influé pour l’ajout de notes électroniques et de bruits créateurs d’ambiance. Les voix de Mimi Parker et de son mari Alan Sparhawk s’accordent toujours aussi bien, même si Mimi chante moins qu’à l’accoutumée. De cette rareté naît une splendeur lumineuse sur ‘Point of Disgust’. La voix d’Alan, quant à elle, paraît plus à vif, plus écorchée, plus fragile. Si Trust oscille entre pop et lo-fi, on ne peut pas parler de rupture dans la carrière de LOW, puisqu’on s’inscrit dans la lignée de ‘Things we lost in the fire’, paru l’an passé. Derrière l’aspect religieux du groupe se cache une recherche de transcendance spirituelle, dont LOW paraît bien de plus en plus seul à détenir la clef. Quelques messages moralistes (‘We always get what we disserve’- Nous avons toujours ce que nous méritons-In the drugs) sont disséminés, mais le but principal recherché est d’accéder à la pureté de l’âme. A regarder en profondeur, cet album, même s’il contient un des titres (en apparence) les plus gais de l’histoire de LOW (La La La Song), cache une obscurité rarement rencontrée chez LOW. Les envolées lyriques sont plus retenues, comme si le groupe n’arrivait plus à expulser ses maux. Les larmes montent aux yeux, mais on arrive plus à pleurer. La mysticité de Lamb est foudroyante. L’intro ressemble à une intro de The Black Heart Procession, avec des bruits et des chants qui viennent de loin (sha la la la) et s’approchent lentement. Les percussions de Mimi semblent fouettées avec rage, labourant l’esprit sans crier gare. Même impression sur l’opaque John Prine, qui lui s’achèvent sur ces mêmes sha la la la. Ensuite, on erre définitivement. LOW n’a pas perdu la capacité à envoûter : du trombone d’un Little Arguments With Myself à pleurer aux dernières notes de Shots and Ladders, titre pénétrant et frisssssonnant. On est figé en attendant le prochain album. FunkyRate :
www.chairkickers.com
(site officiel) |