NADA SURF
Let go par Quentin Dève
Rien n’était fait : plus jamais, croyait-on, n’entendrions nous parler de NADA SURF.
Après les déboires avec leur maison de disques Elektra, qui aurait parier sur le trio new-yorkais, qui avait sûrement toujours du mal à se remettre du succès planétaire et précipité de Popular ? Let go est donc sorti en plaine rentrée 2002, et avouons-le, c’est une excellente surprise. Le sublime 80 Windows, extrait du deuxième album, The proximity effect, n’aurait même pas laisser présager des ballades aussi imparables que Blizzard of 77’, Inside of heart ou Blonde on Blonde. Ode à Dylan et à la pluie qui tombe quand vous marchez, ce titre est le point d’orgue d’un des meilleurs disques pop de l’année. L’alternance pop mélodique-pop énervée fonctionne à merveille. En parlant de choses simples, en se mettant à nu, timidement, en parlant de ses regrets et de ses souffrances, NADA SURF emprunte la voie de ses maîtres avoués : Teenage Fanclub, Dylan justement, Leonard Cohen. D’une limpidité troublante, Let go réunit tous les ingrédients du disque majeur : des tubes manière power pop bien ficelée (The way you wear your head, No quick fix), des morceaux poignants, rares et profonds (le susnommé Blonde on Blonde, Paper Boats) et des titres qu’on aimerait ne partager avec personne (Killian’s Red). Plus mélancolique tant dans les mélodies que dans les paroles, NADA SURF a profité de quatre ans de disette pour prendre du recul. La voix de Matthew Caws n’a jamais porté autant de charge émotionnelle, et l’on reprend les refrains en chœur. Le titre chanté en français est un peu malheureux, mais bon, on en parlera pas plus que ça. NADA SURF a su contourner les difficultés, s’est battu pour se convaincre d’enregistrer et de sortir ce disque qui, indiscutablement, marquera les esprits. La suite, vite ! FunkyRate : NADA SURF, Let go (Labels) www.nadasurf.com |