SHÄDEL est un superposeur de boucles dont le doigté sensible et caressant jaillit dans un rai de lumière hivernale.

SHÄDEL The Northern Conditions

Bertrand Rigaud, qui se cache derrière SHÄDEL, enregistre les pistes de guitares, de claviers (farfisa, orgue, piano) et les imbrique, avec l’aide d’un ordinateur, les mets en opposition puis les fait se mélanger subtilement sur une palette plutôt sombre.

Les guitares délayées volent dans l’air et jouent autour des autres instruments et des voix samplées (extraits de films…), dont une voix rocailleuse sur ‘Long road to sleep’ qui renvoie à celles utilisées par Godspeed you Black Emperor ! tant ce qui s’en dégage émeut.

Il ne s’agit là que d’un EP qui, crânement, réunit la puissance émotionnelle d’Arca et une profondeur proche de Migala, ou d’ Arab Strap (notamment sur From North ), tout en lorgnant vers des horizons post-rock. Une des meilleures découvertes de cette année.