Mego, label activiste et avant-gardiste en matière d’électronique abstraite lâche son nouveau poulain, PURE, qui, sur son premier album, ne se contente pas de jeter les bases d’une musique à la fois dense et minimaliste, mais s’aventure dans des espaces fantasmagoriques et inhabités.

PURE Noonbugs

Sur la pochette, une sorte de vague futuriste, découpée, dé-fragmentée, opaque à certains endroits, lumineuse à d’autres. Mais la lumière est tellement aveuglante qu’on n’y voit alors plus rien. PURE fait traverser les émotions au travers de filtres confectionnés maison, révélant les reliefs dans toute leur splendeur ou les détruisant pour vous perdre dans un labyrinthe interminable.

Proche d’un dark ambient lui même empruntant à la musique contemporaine et aux minimalistes, PURE ne cesse, au long de l’album, d’assombrir sa toile tout en lui donnant une texture extrêmement riche. Les boucles pullulent et tournent autour de nappes, habillés de quelques rares sons reconnaissables, comme une sirène de police (Clad).

L’évasion est immédiate. Noonbugs, frissonnant et lugubre, vous emporte sans vous laisser le choix : l’évasion se transforme en perte. C’est dans l’isolement que l’époustouflant Ivan et son espèce de voix organique déstructurée et l’exorcisant Pelt atteignent toute leur puissance. La particularité réside dans la richesse d’éléments nouveaux, indescriptibles et innombrables qui font de PURE un tour-opérateur d’exception. Le voyage est périlleux, tortueux, unique et vous laissera l’impression d’un rêve vraiment vécu.

PURE, Noonbugs (Mego/Chronowax)

www.mego.at
et aussi PURE, end.of.vinyl 3’’, Mego, 1999