DEVENDRA
BANHART
Oh me oh my, the way the day goes by is setting dogs are dreaming lovesongs of the Christmas spirit par Quentin Dève
DEVENDRA BANHART vient à peine de dépasser la vingtaine. Grâce à ce premier album, il s’inscrit déjà parmi les plus talentueux songwriters américains, mettant en avant une candeur et une spontanéité excitantes. Sur son 4 pistes, il chante avec assurance et maturité, d’une voix androgyne, épatante et très profonde.
Beaucoup de morceaux durent moins de 2 minutes et forment un assemblage tout bonnement médusant. Dépouillé comme les premiers disques de Bright Eyes, Oh me oh my… évoquent d’abord Syd Barrett et Nick Drake. Les textes sont surréalistes, frissonnants, piquants, drôles. Le côté un peu ‘démo’ de cet album le rend encore plus charmant, encore plus attractif. Un folk lo-fi indéfinissable et infiniment surprenant, bricolé mais efficace. Banhart semble touché par la grâce ou damné, difficile de cerner ce qu’il l’habite vraiment. Avec juste ce qu’il faut de psychédélique et de dérangé, il fait figure de personnage singulier, d’une sincérité inhabituelle. Nice People et Lend me your teeth sont des exemples de rage et d’effroi. Jamais on ne tombe dans le morose, Banhart préfèrant déposer des petites ballades poétiques et ludiques. (The Red Lagoon, Soon is Good ). Il peut décrire les dents d’un ami qu’il trouve parfaite (Michigan State) ou son environnement quotidien avec une même approche, soignant toujours les mélodies et sa manière d’enchaîner les mots. Avec ce titre épique, DEVENDRA BANHART réussit un album qui clôture 2002 dans une quasi perfection, et on ne peut qu’en redemander pour toutes les années qui restent à venir. On tient ici, en tous les cas, un disque d’exception. FunkyRate : DEVENDRA
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