DAKOTA SUITE
This River Only Brings Poison par Quentin Dève
Chris Hooson, maître à penser de DAKOTA SUITE, aidé par deux ex-American Music Club, réunit son immense pouvoir évocateur et sa capacité à générer en l'auditeur des émotions et un ressenti qui dépassent largement le simple plaisir auditif.
D'abord révélé par ses sombres pièces instrumentales, DAKOTA SUITE a ensuite adjoint des textes intimement liés aux espaces sonores et aux envolées crées avec l'aide d'un violon, d'un piano, d'une guitare acoustique. La voix de Hooson, calme et attendrissante, se mêle aux instruments et s'y confond. This River Only Brings Poison est une alternance entre instrumentaux proches des compositions de Sylvain Chauveau ou des Rachels et morceaux chantés. Toujours avec une même précision, Chris Hooson dépeint des paysages d'une beauté incomparable, des champs dévastés, des étendues d'eau se perdant vers l'infini. L'eau est un thème récurrent chez DAKOTA SUITE : on peut s'y noyer, voguer, sentir l'air du large nous caresser le visage. " Sand fools the shoreline ", " Boats in a sunken ocean " ou encore " The finished river " illustrent cette saine obsession pour le flux et le reflux, pour les embruns et la marée. Une obsession qui se canalise à travers une musique sous tension, sombre, tantôt dépouillée (à la Smog, James Yorkston, Palace, Knife in the water), tantôt plus orchestrée. Avec un harmonium, une trompette, un mellotron, Chris Hooson nous offre des points de vue sublimes et uniques sur une mer d'amertume. Les photos du livret, prise par sa femme, jouent sur les contrastes et illustrent habilement la musique de DAKOTA SUITE. This River Only Brings Poison, parfois jazzy, permet un discernement étonnant entre ce qui est simplement beau et ce qui laisse sans voix. Parfois à pleurer, toujours frissonant, cet album atteint des sommets de profondeur et, par deux fois au moins (Pillows in the Water, The ferris wheels of winter), saisit la perfection à pleines mains. FunkyRate : DAKOTA
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