FISCHERSPOONER
"live" at Pompidou, 29 mars 2003 par Quentin Dève
Auréolés de toute une controverse concernant leurs happenings scéniques, les hypissimes FISCHERSPOONER se produisaient l'autre jour au Centre Pompidou : c'est génial tellement c'est nul.
Bienvenue, willkommen, welcome : le show débute et c'est
la consternation. FISCHERSPOONER nous donne le spectacle affligeant d'un
gala de fin d'année dans une MJC de banlieue. Ils sont huit sur scène,
en play-back total : un type en T-Shirt "Fuck Bush" qui semble être
le chef (Est-ce Fischer ? Est-ce Spooner ? Est-ce un type qui
passait par là ? Nul ne saurait dire), une grosse dame et une autre
de carrure moyenne, vêtues de toge de péplum et censées être les "chanteuses",
quatre danseuses effectuant un numéro chorégraphique très approximatif,
et enfin, au milieu de tout ça, un peroxydé surexcité faisant semblant
de chanter. Il se prend pour Ziggy, mais ressemble finalement plus au
personnage homonyme de Starmania qu'à celui de Bowie. Est-ce Fischer,
est-ce Spooner, ou juste un type payé au cachet ? On sait pas, et
à la limite on s'en fout. On a atteint un tel niveau de grotesque que
les authentiques FISCHERSPOONER auront très bien pu rester tranquilou
à la maison et envoyer des exécutants que le spectacle ne nous décevrait
pas pour autant. Tout n'est qu'une énorme farce, avec la superficialité
comme but, la vanité comme fin. FISCHERSPOONER pulvérise ainsi le paradoxe
du live techno: à tous ceux qui, allant voir tel ou tel artiste sur scène,
se sont souvent demandé "mais qu'est-ce qu'il fait derrière ses machines,
finalement ?", le duo offre une réponse radicale. "Ever had the feeling you've been cheated ?", Ce soir, la réponse est oui, FunkyRate :
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