Avec ses mélodies automnales et ses appels à la solitude, ce premier album éponyme de Timesbold est un bijou folk d'une rare intensité et d'une parfaite homogénéité. Prenant aux tripes, les morceaux se complètent pour bouleverser un auditeur pris dans une tourmente enchanteresse.

TIMESBOLD Timesbold

Le spectre de Will Ohldham (Palace, Bonnie Prince Billy), très présent à la première écoute, se dissipe peu à peu pour laisser la place à un songwriting unique. Le groupe américain, emmené par son chanteur et compositeur Jason Merritt, alias "Whip", traduit les blues à l'âme par des phrases musicales universelles, touchantes et profondes. Même si les chansons sont le reflet d'une certaine souffrance, elles ne font pas l'impression d'une complainte mégalo. Il y a notamment des espaces vitaux propices à une simple contemplation de la beauté, des espaces instrumentaux quiets et sublimes.

La palette d'instruments utilisés offre une alternative intéressante au folk qui nous est habituellement servi. Malgré le mellotrons, le piano-jouet, l'accordéon, les orgues, les guitares, des vieux vinyles, les verres de vin (ceux qu'on effleure du bout des doigts…), la clarinette, le banjo, l'harmonium, etc.…, tout semble aller à l'essentiel, tout semble épuré, simple. Une attention toute particulière a été portée à la création d'atmosphères, de textures, mettant admirablement en valeur des paroles poignantes et énigmatiques.

De Sewn in Seems, ballade amère et entêtante, à Van Gogh, ode magnifique et lugubre, en passant par Ee cumings et Knife Attack, on succombe sans résistance à Timesbold, et à la voix de Whip, frissonnante, s'appuyant sur certains mots sélectionnées avec soin, répétées pour mieux pénétrer l'auditeur: 'but it kills me to think, I think it killed word to know' (Word).

Un folk craquelant, fragile et terriblement beau.

TIMESBOLD, Timesbold
(Zeal-Blue Sanct -- Pop Lane)

http://www.timesbold.net
http://www.bluesanct.com