EMERY REEL
...For and acted upon through diversions
par Quentin Dève
D’un univers musical instrumental à l’autre,
difficile de cerner exactement ce qui rend telle ou telle mélodie touchante,
telle ou telle envolée poignante.
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EMERY
REEL
...For and acted upon
through diversions |
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Souvent, l’équilibre entre les instruments, parfois
imperceptible, la cohésion entre les mélodies et la spontanéité d’un groupe
permettent, outre de dresser un décor musical singulier, de générer un
partage d’émotions quasi mystérieuses.
Emery Reel trouve sur son premier album une formule terriblement efficace,
intégrant le cercle assez fermé des groupes post rock détenant les clefs
du mystère. Les similitudes avec des groupes comme Explosions in the sky
et Mogwaï, sont tout à fait assumées, et s’éclipsent presque naturellement,
grâce aux détours improbables empruntés par Emery Reel, grâce à une capacité
évidente à brouiller les pistes pour mieux hypnotiser.
Quelques claviers, quelques samples viennent se mêler au mariage des guitares
et de la batterie. Le son de la batterie, sa discrétion apparente est
un des atouts majeur de "… For and acted upon through diversions". Les
explosions, les décollages soniques, sont tour à tour suggérés, avortés
ou fulgurants. La rareté des ces montées en puissance ne fait qu’en augmenter
l’intensité et permet d’en prendre la pleine mesure. Si le silence règne
le plus, c’est pour mieux servir les moments où le bruit s’impose, irrésistible.
Les boucles, les entremêlements, les martèlements et les ruptures de
rythmes créent des chaud-froid de toute beauté. Les températures extrêmes
ne laissent pas sans frissons. Les guitares, non sans rappeler celles
du "Fuck, Fight,
Fail" de Kepler, savent comment se jouer de nos sentiments sur "A
new beginning", nous caressant dans le sens du poil, avant de heurter
notre sensibilité la plus profonde. Les morceaux sont indissociables,
sont les chapitres d’une même histoire, les dessins d’une même fresque,
dont le final épique "uneasy, the crossing guard" bouleversera
les plus insensibles.
Appartenant au prometteur label First Flight, célébré la semaine passée
avec l’exceptionnel "In one hundred years, the prize will be forgotten"
de The Potomac Accord, Emery Reel ravive la flamme et l’amour qu’on
est capable de porter à un disque simple (avec un packaging extrêmement
soigné, photo sur calque à l’appui!), instrumental, sincère, dont
l’unique
but est de secouer les fondations de l’Inconscient de l’auditeur. De
l’ordre
de l’incontournable.
FunkyRate :
EMERY REEL, ...For and acted upon through diversions
(First Flight / Resonant)
http://www.firstflightrecordlabel.com
http://www.resonantlabel.com
http://www.emeryreel.com
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