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DESORMAIS Iambrokenandre- madeiambroken

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Il y a des claques qu’on prend en pleine face, qu’on voit venir où non, mais qui font mal. Il y a des caresses qui blessent, des mots doux qui, une fois prolongés, se figent dans une certaine douleur.Iambrokenandremadeiambroken m’a frappé d’entrée, et, étrangement, j’ai décidé de m’en détourner, de ne pas prendre ce disque de plein fouet, comme pour me préserver d’un vent violent qui s’en dégageait, d’une noirceur tenace qui déteignait sur moi.

C’est maintenant, là, un soir d’automne que Désormais m’a sauté au visage. Il fait froid chez moi, je n’ai pas mis de chauffage. Une union libre et brutale entre divers instruments et des ordinateurs, un mariage divin entre déstructuration, hypnose et entremêlements inattendus. Guitares (centrales) en fusion, traitées sauvagement, mais pour leur bien, violoncelles décomposés, voix perdues lointainement, trompette, batterie tribale : Désormais noie l’auditeur dans des paysages sombres, dans des immeubles échafaudés, dans des zones délabrées, dans des eaux opaques et épaisses.

Iambrokenandremadeiambroken, créatif à souhait, renvoie à des univers perturbés : ceux d’un Sylvain Chauveau qui rencontrerait Hanged Up, ceux d’un Labradford qui croiserait Fennesz, ceux d’un Mogwaï qui aurait ingurgité Ekkehard Ehlers. Le titre éponyme, montée lente, toute en souffrance, évoque une sorte de rêve récurrent, à la fois sordide mais vitale, une sorte de rêve que l’on chérit, que l’on cherche même à refaire tant il surprend chaque fois.

Ce improbable post rock noisy et électronique est un instantané précis des désastres laissés par le chaos affectif, une rencontre de vieux démons enfouis, se terminant dans une obscurité qui permet de s’accomplir dans un songe contemplatif d’une beauté absolue ("lullabye for those too scared to sleep").

DESORMAIS, Iambrokenandremadeiambroken
(Intr_version)

http://www.intr-version.com