THE STROKES
Room on fire
par Quentin Dève
Y'a pas le feu au lac
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THE STROKES
Room on fire |
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Je soulève le disque. En dessous, y'a écrit "'thank
you". Le genre de truc qui m'énèrve d'emblée. Chepa pourquoi. Les
Strokes reviennent, deux ans après avoir refoutu à la mode le rock d'antan,
après avoir mis au goût du jour le style vintage, Converse et Coupe fashion
à l'appui.
Perso, j'ai jamais craché sur les Strokes. Bah oui, Is this it ? m'a foutu la gnac, m'a plu, m'a fait chanter, m'a donné envie de rocker. Par contre, faut pas pousser, ça m'a pas donné envie de devenir un rocker. En gros, Is this is ? est fondateur de quelque chose c'est indéniable, d'ailleurs personne la nier, et les suiveurs suivent encore.
Le danger pour les cinq belles gueules (quoique, quand on y regarde bien,
elles sont pas terribles que ça ?!) était de tomber dans le facile piège
du fac-similé. C'est toujours le même putain de problème avec les deuxièmes
albums : soit on se diversifie (et on entend des "c'était mieux avant"),
soit on pond une copie quasi conforme, et on se heurte des "incapables
de faire aut'chose" ou "bon, bah, je vais réecouter le premier
album". Après tout, ce que j'attendais des Strokes, c'est qu'ils
me sortent un album des Strokes du fond des fagots.
Room on Fire me séduit d'entrée. Pourquoi ? Parce que le chant de Casablanca
me fait quequechoz, parce que même si la formule est la même, même si
certains riffs de guitares et certaines mélodies sont très approchants
de ceux du premier album, eh ben, mon vieux, ça reste sacrément efficace
comme bécane. Vas y pour voir écoute "You talk me too much"
ou "Reptila" et dis-moi que ça t'a laissé de marbre. Je veux
bien te croire. Mais moi, voilà, je suis tombé à nouveau dans le panneau
bordel. Et j'crois bien que me v'la condamné à faire suer mes voisins
un certain temps avec c't'album. Faut dire aussi que c'est mal isolé chez
moi, et qu'ils comprennent p'tet pas comment je peux passer du rock scolaire
à de l'électro déconstruite et abstraite.
Y'a des petits moments de mous, mais on les apprivoise aussi. Y'a les
paroles (parfois risibles, mais bon…) dedans, alors ce sera plus facile
à chantonner rapidement, voir à connaître par cœur, puisque c'est un truc
des groupes anglo saxons et que les Strokes maîtrisent bien, les refrains
tuent, et collent au crâne. Le réel point commun avec Is this it ? c'est
qu'on tient là un bouquet de tubes, une sorte de cd qu'on fout en boucle
dans le métro, dans sa caisse ou dans sa salle de bain, qui finit par
se rayer et qu'on rachète comme un con, vu que c'est copy controlled.
Tant pis si les Strokes sont une multinationale à eux tous seuls, ils
ont de l'avenir les bézots !
(Bézot : mot normand désignant le gosse, le benêt, le novice. Mot plein
de dérision et d'affection.)
FunkyRate :
THE STROKES, Room on fire
(BMG)
http://www.thestrokes.com
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