STAFRAENN HAKON
í ástandi rjúpunnar
par Quentin
Le langage du rêve
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STAFRAENN HAKON
í ástandi rjúpunnar |
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C’est le genre de disque qui, mine de rien, avec ses silences, ses boucles sonores et ses rêves suggérés, se grave en l’auditeur, trouvant une source intarissable de beauté primaire. C’est le genre de disque dont on tient la pochette fermement en l’écoutant, histoire de s’accrocher à quelque chose, histoire de ne pas perdre pied. C’est ce genre de disque, oui, qui sort de nulle part et qu’on oublie plus.
L’Islandais Olafur Josephsson, porteur à lui seul du projet Strafraenn Häkon, voit son premier album réédité, quelques mois après son second. L’ordre a peu d’importance. Le climat, les thèmes musicaux et les moyens mis en œuvre pour s’envoler et faire envoler sont quasiment identiques. Toutefois, la part de mystère et d’impalpable est plus grande tout au long de í ástandi rjúpunnar.
Ce post rock atmosphérique, lugubre et gelé prend forme progressivement. Les boucles de guitares, superposées ou non, saupoudreés de quelques samples, sont rejointes ça et là par un trombone, une flûte où des claviers. Peu à peu, cette musique lancinante et répétitive, prend corps et prend au corps. Longs ou courts, les morceaux offrent un panorama édifiant sur une étendue immense de neige.
A la question de quoi parlent vos ‘chansons’, Olafur Josephsson, actuellement étudiant au Danemark répond ironiquement que certaines parlent de pingouins. En fait, ses ‘chansons’ parlent de tout et de rien, de ce petit quelque chose qui rompt notre équilibre quotidien, de ce petit rien qui fait tout. Afglapi et Solution, noirs et planants, emplissent nos oreilles d’une tristesse sans mot, sans équivalent.
Si, de prime abord, on est tenté de rapprocher la musique de Stafraenn
Häkon de celle de Sigur Ros, on oublie vite toute référence. Josephsson
est un solitaire. Cette musique, c’est lui. Il joue seul, de tous les
instruments. Avec Vofa et Bréf, titre épique parachevant l’album, il nous
convie au plus beau des voyages. Un voyage à travers ses songes, rongeant
et sinueux, un voyage inoubliable. Stafraenn Häkon, lui aussi, à son propre
langage, le langage du rêve. Qu’il continue à nous l’enseigner !
FunkyRate :
STAFRAENN HAKON, í ástandi rjúpunnar
(Resonant Records)
http://www.resonantlabel.com
http://www.shakon.com
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