La petite maison dans la prairie

THE POLYPHONIC SPREE Together We're Heavy

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Ils sont de retour, ces chantres du psychédélisme, ces dévots d'une musique de barrés, ces danseurs en soutane. Ils sont de retour les Polyphonic Spree. Si leur musique n'est le fruit que d'un effort collectif (imaginez une vingtaine de néo-bab' en plein trip), l'énergie est toujours insufflée par un leader, par une sorte de messie: Tim De Laughter. Il écrit la musique, les paroles et il chante. Sa voix domine les chœurs.

Si "The beginning stages of" avait été une surprise, ce second album ne bénéficie pas de l'effet de nouveauté. A vrai dire, au premier abord, les morceaux de "together we're heavy" semblent tout droit sortis de la même session d'enregistrement. Dans le livret aux couleurs chatoyantes, il est conseillé, pour optimiser l'écoute de ce disque, de considérer que tous les morceaux font un.

Et, forcé de le constater, en écoutant l'album d'une traite, on est mieux saisi par les rayonnements d'une musique vouée à susciter la contemplation. L'orchestration est exceptionnelle. De Laughter a délibérément décidé de ne pas superposer les instruments, d'en tirer une quintessence absente de "The beginning stages of". Le titre éponyme, qui conclut l'album, offre ainsi un enchantement totalement insoupçonnable. La scie musicale, la flûte, les choeurs, écoutés à fort volume sonore, s'entremêlent magnifiquement, sans s'altérer l'un l'autre: c'est très très bon.

L'innovation, c'est également que le schéma: on commence tout doux, et on finit en fanfare, n'est pas resservi à toutes les sauces. Ce qui permet à la fois d'apprécier ce schéma,qui fonctionne très bien, ("Diamonds/Mild Devotion to Majesty"), mais également de découvrir une nouvelle facette du groupe:ces cours interludes instrumentaux qui font la jonction entre les "sections" de l'album ("Ensure your reservation"). Tout est mieux mis en valeur: on se laisse absorber totalement.

Très apparentable à du Mercury Rev et surtout à du Flaming Lips (la voix de De Laughter est très proche de celle de Wayne Coyne), "Together We're heavy" semble largement inspiré par le Pink Floyd de la fin des années 70. "When The Fool Becomes A King" sonne très "The Wall".

Au final, on trouve bien des satisfactions à se plonger dans cette musique lumineuse d'illuminés. Faites comme eux, courrez dans l'herbe façon générique de "la petite maison dans la prairie", et même quand vous tombez, gardez le sourire.

THE POLYPHONIC SPREE, Together We're Heavy
(Good Records)

http://www.thepolyphonicspree.com
http://www.goodrecords.com