HOTEL LIGHTS
Hotel Lights
par Pierre
Voilà. Le hasard fait parfois mal les choses. Je commence à écrire cette chronique à l'heure où nous apprenons la victoire de Bush - victoire concédée par Kerry, c'est dire si nos derniers espoirs s'envolent. Voilà pour l'ambiance. Encore quatre ans, ça va être beau.
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HOTEL LIGHTS
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J'avais envie de vous parler de beauté, de douceur, de musique aérienne... et cette hydre W. ressurgit pour me plomber le moral comme on largue un tapis de bombes sur l'Irak.
J'imagine que chez HOTEL LIGHTS, ça ne doit pas être la fête non plus. On ne doit pas rigoler du coté Chapel Hill, NC.
Non que le disque signé par Darren Jessee (ancien batteur du BEN FOLDS FIVE) soit un monument de pantalonnade, mais si le groupe est actuellement en train d'enregistrer, j'imagine un blues profond.
Pourtant, il y a encore quelques semaines, je n'étais qu'excitation et fébrilité à propos de cet album éponyme de HOTEL LIGHTS. Parfaitement mystérieux, le groupe se révèle magistralement par une série de MP3 lâchés sur son site ou chez CDbaby. En quinze minutes le mal était fait ; j'étais désormais fan de HOTEL LIGHTS. Mais quelle surprises y voir? Le fan de musique arrangée triste américaine que je suis ne pouvait y résister. Oui, j'aime les FLAMINGS LIPS au-delà de la raison, oui je suivrais GRANDADDY jusqu'à Modesto, Ca, oui, pour MIDLAKE, je visiterais le Texas.
Autant dire que j'étais la proie idéale à la mélancolie planante de HOTEL LIGHTS.
Cet album évoque avec une douce nostalgie une époque d'insouciante, de tubes souples et mous sur les grandes ondes ("AM Slow Golden Hit"). Pas vraiment passéiste, HOTEL LIGHTS célèbre la douceur des heures passées en tentant de les reproduire, à grands renforts de ballades suaves et légères, à la fois sombres et jubilatoires. Un album comme un cri de simplicité au milieu de l'ubber-country devenu fou, la réponse de l'Amérique que nous aimons à celle qui semble définitivement incarner nos pires cauchemars protectionnistes et intégristes.
Les douces mélodies de Darren Jessee, sa délicate rythmique à la guitare, son chant intimiste, ses parties de pianos viennent soigner notre cœur blessé. Blessé d'avoir vu une fois de plus l'Amérique trébucher et sombrer dans son coté obscur.
Tant mieux pour nous, mais j'imagine que Darren aurait certainement préféré que son disque soit un simple album de pop music, et non un remède à la désillusion des américanophiles déçus.
FunkyRate :
HOTEL LIGHTS, Hotel Lights
(Autoproduit/CDbaby)
http://www.hotellights.net
http://www.cdbaby.com/cd/hotellights
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