LES SAVY FAV
Live at Meow Meow, Portland par Valentin
Tim Harrington, chanteur de Les Savy Fav, est un personnage étrange. Croisement entre Bonnie Prince Billy (barbe et cheveux) et Frank Black (corpulence), il est l’objet d’un culte invraisemblable, essentiellement dû a ses performances légendaires lors des concerts du groupe. A Portland on aura pu le voir arriver sur scène caché sous une bâche en plastique verdâtre, tenter de lancer une queue-le-le avec le public après avoir confié le micro au roadie en charge du merchandising, chanter plusieurs fois dans le public qui s’ouvre a chaque fois sur son passage comme s’il était leur divinité, ou encore abuser de la machine a fumée de la salle pour expérimenter quelques effets spéciaux digne d’Ed Wood. Le meilleur a tout de même été réservé pour le rappel lorsque Tim Harrington revient sur scène déguisé en femme enceinte, avec une longue robe blanche, une perruque blonde, et un ventre rond qui s'avèrera être une mappemonde lumineuse. Vite défaits de tous ses apparats il nourrira l’Amérique de son sein avant de rugir une dernier morceau dans une version furieuse, tel le prêcheur en colère d’une église du sud des Etats-Unis. On en oublierait presque que derrière lui officient les trois autres membres du groupe, Syd Butler (basse), Harrison Haynes (batterie), et Seth Jabour (guitare). Ligne de défense impénétrable du groupe, ces trois musiciens sont essentiels pour empêcher un concert que l’on imagine facilement chaotique si laissé entre les seules mains du maître Harrintgon. Ce sont eux qui choisissent les morceaux et les enchaînent avec aisance et habileté. Leur look mi-nerd, mi-branché à la Rhode Island School of Design (école hype de la Côte Est d’où le groupe est originaire) tranche singulièrement avec le style de leur meneur, mais leur discrétion est aussi leur atout primordial. Au final Les Savy Fav aura surclassé leurs collègues de label (French Kiss Records), les lourdauds Smoke & Smoke, et les plus entraînants Cobra High. Leur réputation scénique est loin d’être usurpée, et pour se consoler de leurs trop rares apparitions le mieux est de réécouter ‘The Sweat Descends’, leur hymne à la décadence et sans doute une de leurs meilleures compositions. FunkyRate :LES SAVY FAV, Live at Meow Meow, Portland http://www.lessavyfav.com/
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