J'ai les yeux et les oreilles tournés vers Portland, Oregon.

BLITZEN TRAPPER Field Rexx

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C'est plus fort que moi. Je me suis même abonné à la mailing-list PDX-pop qui m'informe en temps réel de tous les concerts de la ville. Bon, vous vous en doutez, ça ne m'avance pas à grand chose. Mais c'est symptomatique de ma fixette actuelle.

Fixette provoquée par une surcharge d'enthousiasme relatif aux DANDY WARHOLS, puis rapidement entretenue par la découverte de GARMONBOZIA (précédente identité de BLITZEN TRAPPER), THE OUT CROWD, INVISIBLE, KIESKAGATO... et j'en passe. Je ne verrais certainement jamais Portland, ou alors dans très longtemps, et c'est peut-être encore mieux comme ça. Je garderai d'autant plus longtemps une image fantasmée de cette ville, sorte de Twin Peaks rock revisité par Gus Van Sant.

J'attendais avec une impatience non-dissimulée la venue de ce second album signé BLITZEN TRAPPER, ou le premier si on considère que le premier, éponyme, était une seconde livraison de l'ultime album de GARMONBOZIA "Duble Pepy Majic Plus". D'ailleurs, le groupe concède lui-aussi, que "Field Rexx" est un petit peu leur premier album. Un album qui satisfait beaucoup plus ses membres que le précédent, parait-il.

Avec "Field Rexx", l'identité et l'écriture de BLITZEN TRAPPER s'affirment et se renforcent. Sur quelques titres, on pourra presque leur reprocher de faire du BLITZEN TRAPPER ("Love, I Explain!"). Leur répertoire délaisse quelques influences trop évidentes - notamment Beatlesiennes ou country - pour mieux se recentrer sur la vraie signature du groupe : son mélange americana tordue, rock psyché, country (un tout petit petit peu). Le son BLITZEN TRAPPER est là, il est indéniable, l'écriture aussi. La force de l'album se trouve dans l'étonnante facilité de pénétration de ses mélodies, véritables têtes chercheuses à synapses.

A la fois planant et entraînant, entêtant et rafraîchissant, "Field Rexx" brille par des qualités aux antipodes les unes des autres. Des atouts confortablement posés sur une base imputrescible d'harmonies tortueuses, de chœurs impeccables (et c'est balaise, les chœurs, sans tomber dans le mimétisme BEACH BOYS ou BEATLES).

BLITZEN TRAPPER signe un disque jouissif chaleureux que l'on aime s'approprier. Un peu comme le groupe lui-même et son étonnante histoire.

BLITZEN TRAPPER, Field Rexx
(dead bees)

http://www.blitzentrapper.net
http://www.deadbees.com