L'exception qui confirme la règle

KELLY DE MARTINO Radar

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Je me suis aperçu l'autre jour que j'écoutais très peu de disque chanté par des femmes. S'il y a peut être quelque chose a analysé au niveau de mon inconscient, je ne sais expliquer pourquoi les seuls "disques de femme" sur lesquels je me suis jeté sont ceux de Cat Power.

Je suis subitement revenu, un beau jour, vers "Radar", premier album plein de délicatesse de Kelly de Martino, rangé bêtement au coin de mon bureau. J'ai écouté le disque plusieurs fois de suite, totalement absorbé par ces 10 ballades folk, tristes mais sereines, belles et profondes. Comment ne pas faire le parallèle avec Hope Sandoval: comme elle, Kelly de Martino dépeint le vide de nos existences en appuyant sur les bons mots, qu'elle pose subtilement sur une musique simple, mais belle.

Sur "Can't come see me", l'arrière plan musical prend peu à peu le devant, absorbant de Martino dans la tourmente. Là une guitare colérique, ici d’obscurs claviers, les mélodies sont somptueuses, comme l’annoncent ces quelques notes de flûte en intro du disque. Au delà d'une voix superbe, c'est la diction même de Kelly de Martino qui rend ce disque aussi précieux ("Bumblebees"). L’émotion déborde dans cette mise à nue toute pudique, à l’instar d’un excellent final, épuré et frissonant("My little fighter"). Je tiens là sûrement mon disque féminin de l'année, l'exception qui confirme la règle.


Kelly de Martino a enregistré ce disque à Bordeaux avec Dominique Depret (du groupe Holden). A ranger entre Mazzy Star et Lisa Germano et à découvrir au Festival les femmes s’en mêlent ce vendredi 29 avril au Café de la Danse au côté de Marta Wainwright et de Shivaree.

KELLY DE MARTINO, Radar
(Le Village Vert)