MIA
Arular
par Pierre
Je danse le M.I.A.
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MIA
Arular |
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Hum, pardon. Je n'ai pas pu m'en empêcher. Je vous prie
de bien vouloir m'excuser.
Cette semaine, je reviens en Europe, et lâche un peu les groupes à spleen
guitaresque. J'étais à deux doigts de chroniquer le nouveau RADAR BROTHERS...
et je me suis dis, que l'album de M.I.A., ramassé et brûlant comme un
cocktail molotov, ne pouvait pas rester sans échos dans les colonnes de
SDEP.
On parlera des RADAR BROTHERS une autre fois, il faudra bien, j'ai plein
d'anecdotes terribles à ce sujet.
M.I.A. est un vrai bonheur pour nous autres tordus amateurs de cross-over
inattendus, de mariages transcontinentaux, et de métissages avec les descendants
de la farce colonialiste du XIX siècle. ASIAN DUB FOUNDATION nous avaient
emballé avec le même profil.
On chronique de l'anglais cette semaine, et on a la chance de ne pas parler
de RAZORLIGHT, BABYSHAMBLES, ou THE LIBERTINES. Maya Arulpragasam aka
M.I.A. a fait le trajet Sri Lanka - Londres en passant par la case réfigiée.
Alors la musique de ghetto, ça ne lui est pas étranger.
M.I.A. mélange allégrement une somme d'influences ghetto-based allant
du proto-hip-hop (on retrouve une belle filiation avec ROXANNE SHANTE),
au dancehall jamaïcain. Les beats sont secs et claquants comme de l'electrofunk,
les vocaux excités façon ragga ou félins queen-bitch like, on pense à
une Missy Elliot de l'océan indien.
M.I.A. symbolise ce que la scène UK porte d'espoirs, de merveilles de
métissage, infiniement plus inventifs que les jeunes toxicomanes palots
qui font la couvertures des tabloïds. Après TRANSGLOBAL UNDERGROUND, ADF...
c'est une nouvelle génération issue de l'immigration et des longues conséquences
du colonialisme qui reprend le relais, le relais de la flamme de l'inventivité,
de la revendication, de l'insoumission.
Si c'est pas hip-hop ça, je ne sais pas ce que c'est.
FunkyRate :
MIA, Arular
(XL recordings)
http://www.miauk.com/
http://www.xlrecordings.com/
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