Music is my radar,

Bon, aujourd'hui j'ai le privilège de parler du groupe de mes potes les RADAR BROTHERS.

RADAR BROS. The Fallen Leaf Pages

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J'avais raté lamentablement l'occasion en 2002 avec "And The Surrounding Mountains" qui était un chef d'oeuvre ; alors que ce "the fallen leaf pages" est juste très bon.
Un peu en dessous pour un RADAR BROS. mais tellement en dessus du tout-venant!

Je tiens à m'en excuser par avance, mais je ne vais que très peu parler de la teneur de ce dernier album, "the fallen leaf pages", pour me consacrer à l'évocation d'un souvenir savoureux, impliquant les RADAR BROS., KELLEY DEAL, des types qui passaient par là, une charmante jeune fille prénommée Stéphanie et moi.

L'histoire commence un samedi soir de novembre 1996, vers 20 heures. Je dirige vers le Bikini le coeur léger - pour ceux qui ne savent pas, le Bikini était une salle de concert toulousaine à l'importance capitale avant qu'elle n'explose le 21 septembre 2001.
J'avance le coeur léger car quelques heures plus tôt je me suis fait pôte avec KELLEY DEAL, qui fait l'affiche, avec son groupe 6000, de la soirée au Bikini. J'ai dans la poche la démo de THE LAST HARD MEN (des ex-BREEDERS, des ex-SMASHING PUMPKINS, des ex-SKID ROW...) qu'elle m'a prêtée et que je viens de copier.

J'avance léger et ignorant tout de la soirée qui m’attend, à commencer par la première partie de la soirée, les RADAR BROTHERS.
Je m'installe dans coin de la salle quasi déserte - c'est inquiétant - et j'attends. Au bout de quelques minutes, un grand type vient me faire la conversation, s'adressant à moi, mais aussi et surtout à ma voisine, la jeune fille précédemment mentionnée.
En quelques phrases le bonhomme nous apprend qu'il s'appelle Senon Williams, et qu'il est bassiste des RADAR BROS. qui doivent faire la première partie du KELLEY DEAL 6000.
Le type nous demande en particulier si c'est souvent que les groupes US trouvent 35 spectateurs quand ils viennent au Bikini. Non, c'est pas courant, qu'on lui réponds, il y a trois ans pour les BREEDERS c'était plein comme un oeuf.

Et puis finalement deux types arrivent sur scène, s'installent à leurs instruments, et Senon s'excuse, expliquant que là, c'est à lui, qu'on causera plus après son set.

Set des RADAR BROS., grande baffe.
Après ça, retour de Senon, ça vous a plu, les amis? Tout ça.

Et enfin, le vif du sujet, le KELLEY DEAL 6000. Il y a toujours 35 personnes devant la scène, c'est terrible.
KELLEY explique que c'est pas grave, qu'on va se rapprocher et que ce sera vachement bien ; et pour mieux encourager les spectateurs les plus timides, descend de la scène, la guitare en bandoulière, rapidement suivie par ses musiciens - sauf le batteur, pour des raisons évidentes. Tout le monde est dans la fosse, on est à moins d'un mètre des artistes que nous sommes venus voir, c'est la communion. Senon est là aussi, avec les autres RADAR BROS. parmi le public.

Ayant beaucoup aimé le premier album solo de KELLEY DEAL, le set m'enchanta, il fut complété de titres de THE LAST HARD MEN, et fut surtout marqué par une étonnante complicité entre le public et les musiciens.

Vient le rappel. Vue la configuration de cette drôle de soirée, pas question de sortir de scène, attendre que ça crie et revenir. Le rappel prend donc une tout autre tournure : les trois RADAR BROS. rejoignent KELLEY coté scène et proposent de faire des reprises. Senon attrape une trompette et décide qu'il lui faut des choristes, il invite donc Stéphanie et moi à le rejoindre derrière le micro.

Et là, les enfants, c'est la fête : on beugle comme des veaux bourrés "I WANNA BE YOUR DOG, I WANNA BE YOUR DOG!" et d'autres standards.

Après le concert, les RADAR BROS., KELLEY et ses 6000, Stéphanie et moi continuons une drôle de fête - c'est samedi, le bikini fait boite pour le reste de la nuit - à grand coups de bières, de passage sur les épaules des uns et des autres, ou de réinterprétations en live des sélections pop du DJ. Le "god enough" de DODGY sera notamment revisité en "If it's good for the Serbs, it's good enough for the Croats", etc. Ad lib.

Beaucoup plus tard, ce sont les aux revoirs, tout le monde se tombe dans les bras.
SENON laisse son numéro, ou plutôt celui de sa grand-mère chez qui il habite, à Stéphanie.
Mais moi je m'en fous, plus tard sur le parking, c'est Stéphanie qui me laisse le sien, de numéro.

RADAR BROS., The Fallen Leaf Pages
(Merge records)

http://www.mergerecords.com/band.php?band_id=60&