HYPERCLEAN
Hyperclean
par Pierre
Tout a commencé il a dix jours au Bikini,
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Ou bien non. Ce n'était pas vraiment le Bikini, et puis
tout a commencé bien avant cette joyeuse soirée de présentation des plans
du nouveau Bikini.
Je dois le confesser, mon premier enthousiasme pour les chansons d'HYPERCLEAN,
né il y a 18 mois, puis renforcé par la rencontre de Frédéric Jean - la
figure de proue du groupe - s'était peu à peu étiolée. Les quelques MP3
en ma possession ont finalement quitté la play-list heavy-rotation du
bureau.
Mais c'est tout de même avec impatience que j'attendais la prestation
d'HYPERCLEAN en ouverture de la soirée proposée par Hervé à la salle des
fêtes de Ramonville.
Après quelques allers-retours répétés au buffet, le vin blanc avait décuplé
ma bonne humeur. Je sautillais, tous mes sens étaient en éveil.
Et puis ça démarre. Et c'est tout simplement monumental. Le type avec
qui nous avions trinqué quelques instants plus tôt, dégingandé et réservé,
se métamorphose sous les projecteurs en véritable animal de scène. Le
grand bonhomme que nous avions trouvé nonchalamment adossé à la console
mix est là, remonté comme un diable dont on aurait trop tourné la clef.
Il ne tient pas en place, il gesticule, fait avec ses bras de grands gestes
emphatiques. Il en fait des tonnes, et pourtant c'est juste parfait.
Vous comprenez maintenant pourquoi je me suis par la suite précipité sur
le fraîchement publié 'Hyperclean', premier album du groupe. Le disque
tient toutes les promesses faites par ce concert. Une avalanche pop agitée,
servie par un big band pop à faire pâlir Bertrand Burgalat et AS DRAGON.
Frédéric Jean et HYPERCLEAN insufflent une énergie et une mise en danger
de punks suicidaires à leurs chansons décalées, aux rimes délibérément
dérisoires.
Il y a quelque chose de résolument gainsburgien chez HYPERCLEAN. Le groupe
surfe sur la vague de la provocation, du jemenfoutisme et du second degré.
Tout ceci n'est-il qu'un sketch ? Une vaste supercherie, une mise
en scène psyché pop ? Ou est-ce l'inverse ? Le timide Frédéric
hors scène est-il le véritable personnage, ou bien faut-il s'adresser
au performer ? Le chanteur sait s'approprier son public, usant de
blagues absurdes, d'un vocabulaire fraîchement fleuri, de jolies phrases
qu'il ne finit pas toujours.. Est-ce un exercice imposé, des ficelles
de vieux renard de scène ? Ou une vraie fragilité d'artiste ?
On ne saura sans doute jamais, et c'est aussi bien comme ça ;
Frédéric se met scène, et il le fait bien.
Il propulse sur la scène et dans ses chansons son double grandiloquent,
inspiré et indomptable assenant des textes merveilleusement surréalistes,
au découpage habile et surprenant.
Oui, on trouve un bel héritage de Gainsbourg, et ainsi on verra naturellement
des liens de parenté avec Burgalat. Mais nous sommes dans l'héritage bien
digéré, pas trop encombrant.
On peut faire confiance à HYPERCLEAN pour conserver et développer suffisamment
de personnalité, et continuer de nous emmener dans de drôles d'excursions
poético-musicales.
FunkyRate :
HYPERCLEAN, Hyperclean
(Microbe records)
http://http://www.hyperclean.net/
http://www.microberecords.com/
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