It's oh so quiet ?

LIBRARY TAPES Alone in the bright lights of a shattered life

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Des fils électriques qui s'entrecoupent, un ciel gris menaçant. La pochette du premier album du duo suédois Library Tapes ne déconcertera pas les amateurs de rock instrumental, elle les rassurera peut être, les attirera sûrement. Le décor, la structure même du bâtiment construit par Per et David, multi instrumentistes qui se se sont rencontrés il y a de çà à peine un an, n'a rien de particulièrement original: des nappes de guitares bruissent calmement sur des notes éparses de piano, des boucles de piano devrais-je dire, perturbées sporadiquement par des field recordings et par des sons bidouillées.

Le post rock tourne-t-il en rond? C'est une question que je me pose régulièrement, ayant ingurgité, écouté, adoré un certains nombres de groupes étiquetés post rock, de Mogwai à Godspeed you! black emperor en passant par Hood ou Mono, mais aussi par des groupes tout aussi méritoires mais moins médiatisés (parce que plus expérimentaux!?) tels que Lunt. Depuis quelques mois aucun disque ne m'a réellement ému, ne m'a réellement refait entrer dans une phase post rock, phase qui consisterait à n'écouter que du post rock. Le figuratif à ses limites, l'abstrait aussi.

Alone in the bright lights of a shattered life n'est pas révolutionnaire, mais il est très très touchant, très très émouvant. Il n'y a pas d'explosions électriques comme on entend trop. Les explosions restent latentes, à peine suggérées. Et là où on pourrait rester sur une notre faim (elle arrive quand l'explosion bordel!?), on se laisse glisser subtilement et lentement (The leaves has left us). Sur la toute fin du disque (sur le titre éponyme à l'album), l'orage semble gronder, il n'éclate que lointainement. Si je parle d'orage, c'est qu'il y a chez Library Tapes une évidente noirceur, une évidente tourmente.

L'album est assez court: 7 morceaux et un peu plus de trente minutes. Pas de morceaux épiques et délirants, mais une poésie audible à l'oreille nue, qui habite chacun des titres, à commencer par l'entêtant ...In a safe place...Somewhere Near your heart. L'album s'écoute et se réécoute d'une traite (je n'ai pas encore réussi à le couper avant son terme...) et se révèle chaque fois aussi décisif et addictif.

Les comparaisons iront bon train, mais je ne parviens pas en trouver une qui convienne vraiment: Sylvain Chauveau? Un peu. Max Richter? Un peu aussi. Silver Mt Zion? Pas vraiment. Stafraenn Hakon (islandais du même label à découvrir absolument lui aussi !!)? Y’a de çà...
Alone in the bright ligths est un peu magique. Il apaise, il est beau. Un excellent disque.

LIBRARY TAPES, Alone in the bright lights of a shattered life
(Resonant Recordings)

http://www.resonantlabel.com