La planete de Apse

APSE S/t

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La série des EP cartonnés du label Acuarela est une réelle mine d’or, un gisement de petites perles dénichées en France, en Espagne, en Europe et ailleurs. Dominique A., Sodastream, Emak Bakia, Xiu Xiu, The Album Leaf ou encore The Decemberists se sont prêtés à ce jeu de l’Extended Play.

Apse est une formation américaine qui s’est faite connaître grâce à des autoproduits de bonne facture. De prime abord, on se dit que le groupe maîtrise bien un post rock classique et peu novateur. Mais cela s’avère bien vite très réducteur. Apse ne se contente pas de singer un post rock aux horizons bouchés, non : il s’agit là de construire des morceaux tout en variations, en phases, de s’attarder sur l’architecture de chacune des six compositions. D’entrée, « Leer » illustre ce goût pour la structure, un goût partagé avec Godspeed you Black Emperor et Do Make Say Think notamment : ça commence par une mise en place du décor : une note de clavier (moog) plante un décor sombre. Au bout d’une minute, on revient au silence total. On se lance dans un arpège de guitare somptueux, rejoint par une voix. Puis, le morceau explose, et les répliques de la secousse s’étendent encore quelques secondes.

La grande réussite de cet EP, dont la durée n’a rien a envier à certains albums (les six morceaux frisent avec les 35 minutes), c’est de parvenir à combiner des moments de quiétude ambient avec des instants soudains de fulgurance sans tomber dans les clichés du genre. Les deux minutes finales de « Ae », calmes et inquiétantes, sont superbes.

Le secret de Apse est peut être de ne pas se cantonner dans un univers pré dimensionnés, d’incorporer des éléments presque new wave ou d’électro minimale, voire même de pop déconstruite. Des voix lancent des appellent au loin, la guitare est entraînante, les apparitions de la batterie sont décisives. Le disque nous plonge dans un système réticulaire et non labyrinthique : tous les titres sont reliés les uns aux autres, forment un ensemble solide. C’est à la fois impressionnant et peut être un peu dommage : à l’exception de Leer, décrit plus haut, le disque manque un peu de reliefs et de contrastes, mais il n’en est pas moins planant et enivrant. Ces 35 minutes s’écoutent sans relâche, d’un bout à l’autre, à pleine puissance. A suivre de près !

APSE, S/t
(Acuarela)

http://www.acuareladiscos.com