IF THOUSANDS I Have Nothing

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Le duo composé d’Aaron Molina et de Christian McShane, If Thousands, expérimente depuis ses débuts, en 2000. Ambient, distordues et lentes, les voies musicales empruntées, pas toujours vierges, menaient tantôt à des lieux inconnus, tantôt à l’ennui. Le nouvel album, « I Have Nothing », est un virage important pour If Thousands, comme le confesse d’ailleurs McShane sur le site du groupe. En effet, la manière même d’aborder la musique a changé : les morceaux, courts, directs, se révèlent enfin beaux, captivants et poignants, même si l’originalité n’est pas tellement au rendez-vous.

If Thousands jouent sur les infimes variations de lumières, sur l’absence apparente de contrastes ; « I Have Nothing » est sombre, voire lugubre. Il n’y a pas réellement de silences : de manière quasi omniprésente, une nappe de claviers, grave, obscurcit encore le tableau.

Sur « Walking Otis », on glisse de notes en notes, porté par des sons enregistrés : des bruissements de vêtements, une cuillère qui tinte, des pas dans la neige, et des rafales de vent qui permettent un enchaînement tout en douceur avec « Caterwaul », morceau moins opaque, avec sa guitare délayée, balbutiante. « Children with horns », invitant un cor somptueux (superbe aussi sur 2i.gst) à nous émouvoir, complète ce triptyque grandiose, à faire pâlir de jalousie les Stars of the Lid, Dead Texans et consorts.

« I Have Nothing » n’est pas un disque de tous les instants, et il n’en a pas la prétention. C’est un disque qu’on écoute quand on sent que le moment est venu, un disque que l’on garde pour plus tard, au chaud. Mais une fois qu’on l’écoute il reste en tête longtemps, jusqu’à ce qu’on décide de le réinsérer dans la platine. Le bref final « Stella and I », sorte de ballade nostalgique et instrumentale presque country clôture l’album idéalement, de manière apaisée et apaisante.

IF THOUSANDS, I Have Nothing
(Silber Media)

http://www.ifthousands.com
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