THE MISTERIOSOS
The Misteriosos
par Pierre
Parfois, too much, c'est juste assez.
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THE MISTERIOSOS
The Misteriosos |
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Quand THE MISTERIOSOS m'ont contacté, ils m'ont annoncé que
qu'ils l'avaient fait après avoir vu combien j'avais déjà manifesté d'affection
pour des groupes dont ils se réclament cousins ; à savoir, THE BRIAN
JONESTOWN MASSACRE, THE SOFT EXPLOSIONS, THE BLACK ANGELS... et j'en
passe.
Avec cette habile recommandation, THE MISTERIOSOS ont très vite gagné toute
ma
curiosité, et je me suis jeté sur leur disque comme le fauve sur la viande crue.
Alors, bon, là, à la première écoute, j'avoue, je me suis tout de même dit : "ils
en font un peu des caisses, ces mecs".
THE MISTERIOSOS nous ont envoié une carte postale psyché rock garage de
Philadelphie,
et ils n'ont pas hésité à forcer le trait. "Nous sommes les MISTERIOSOS, et nous
faisons une musique très psyché et très garage". Voilà. Le groupe ne fait pas
dans la demi-teinte, ni la dans la retenue.
Tous les ingrédients sont là. Et en quantité super size. Quand c'est bon, il n'y aucune raison de ne pas en mettre des tonnes.
Alors ça donne quoi ? Du bruit, alors oui, on joue fort ; ou plutôt on mixe autant de sons vintages en même temps que possible, et on multiplie les formules, les tournures typiques du genre.
On a dès les premières mesures une impression flagrante, celle que l'ombre
de QUESTION MARK & THE MYSTERIANS s'abat sur ce groupe, qui 40 ans plus tard
entreprend de s'attaquer à un répertoire largement forgé par le combo mystère
de
Rudy Martinez.
Au-delà du strict contingent nécessaire de petites bombes portées par la paire
guitare/orgue, le disque compte quelques pièces qui ajoutent, à la sauce sixties
de base, des saveurs importées des vagues shoegazer et noisy.
Toujours martelés en formule trio (guitare, farfisa+clavier basse et batterie)
les titres de THE MISTERIOSOS sonnent énormes à souhait, parfois étourdissants
dans
une cascade de reverb.
Les parties de chant de JerryRoll (guitare, oui, ça s'écrit comme ça, en un seul
mot) évoquent très nettement QUESTION MARK, alors que celles Tula Storm (claviers)
beaucoup plus aériennes et planantes s'inscrivent dans un registre qui rappelle
les premières heures du BRIAN JONESTOWN MASSACRE lorsque Anton accouchait de
morceaux épiques
en enfermant quelque girlfriend, SONIC BOOM et de la colle dans le même studio.
Une fois la surprise suscitée par cet effet d'excès de stéréotypes dissipée,
on vient à apprécier ce grand fourbi sonore. Et peu après à se trouver
drôlement à l'aise
dans cette tectonique de sons analogiques saturés.
A la fois rigolo par ces références outrées, et diablement entraînant par la
simplicité même de sa formule, cet album de THE MISTERIOSOS finit assez vite
par se tailler une place proéminente à coté de la platine.
Faites attention, ça pourrait se produire chez vous aussi.
FunkyRate :
THE MISTERIOSOS, The Misteriosos
(Triptone records)
http://www.themisteriosos.com
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