Piano is the new punk,

PJ HARVEY White Chalk

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"White Chalk" est l'album de PJ HARVEY que nous attendions sans même le savoir. La divine surprise dont on n'aurait jamais osé rêver. Ce huitième album, c'est un peu comme si Polly Jean avait mangé JOANNA NEWSOME au dîner la vieille de rentrer en studio pour les sessions "White Chalk", tant ce disque évoque au premier abord bien plus l'univers de la harpiste américaine que celui de la rageuse anglaise à guitare que nous connaissions.

Malgré tout, une fois l'effet de surprise passé, on retrouve vite des atmosphères et toute une tension bien propre à PJ HARVEY. Bien que se libérant de tous les formats qu'elle pût emprunter jusqu'ici, PJ rappelle sur ce disque l'ambiance déjà acoustique - ou relativement acoustique - de certaines plages de "Stories from the City, Stories from the Sea".

Au delà du radical virage instrumental, c'est encore plus la mutation du chant qui surprend, et reste définitivement le trait le plus saillant de "White Chalk". Habituée aux parties rageuses, portée par sa voix inimitable - basse, chaude et rauque - PJ HARVEY semble se glisser comme nue, découverte, dans le registre de ces nouvelles chansons. La voix n'est jamais forcée, jamais poussée, restant en retenue ; HARVEY nous livre une voix claire, haute, comme si elle s'autorisait seulement aujourd'hui à chanter 'vrai', sans pudeur, sans la confortable protection du registre rock gueulard.

Le principal effet de toutes ces évolutions est le témoignage d'une inédite et touchante sincérité qui dépasse de loin l'anecdotique surprise de la mutation. PJ HARVEY évolue, et dévoile ses émotions les plus profondes, ses blessures, ses souffrances...
PJ HARVEY se livre, dans ce qui restera assurément comme l'un de ses meilleurs albums.

PJ HARVEY, White Chalk
(Island)

http://www.pjharvey.net/
http://www.myspace.com/pjharvey