BON IVER
For Emma, Forever Ago
par Pierre
2008, c'est l'année du folk,
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BON IVER
For Emma, Forever Ago |
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On n'en aura jamais été aussi fous. On nous en sert des albums par brouettes, et on en redemande. Ah, il y en a. Ah, oui. Où se cachaient-ils donc ces folk singers, pour que nous ne les soupçonnions donc pas ? Ils devaient être tapis dans leurs bois, attendant que viennent des jours plus doux pour eux, voyant faner les glorioles dance rock et re-fleurir les chansons folks à la beauté simple et dénudée.
Aujourd'hui, nous portons nos oreilles sur BON IVER, dont le premier album (sous ce nom, tout au moins) ressort cette saison chez Jagjaguwar et 4AD. Ceci après une première sortie complètement souterraine en courant d'année dernière. BON IVER attendait son heure, pour mieux ressurgir. Et, aujourd'hui poussé par Jagjaguwar et 4AD, il ressort de son terrier porté par les conséquentes respectabilités des ces deux "grands" labels.
BON IVER, c'est Justin Vernon. Et puis basta - sauf pour la scène où types passent par là. Il a pioché ce nom-là parce que la traduction française de "good winter" lui plaisait bien. Bon, il ne fera pas un grand score à la dictée de Pivot, mais on sera tout de même content de retenir que BON IVER s'appelle "bon hiver". Du coup, on ne sait plus comment prononcer ça. Peu importe. BON IVER n'est pas un exercice de diction, mais un type qui chante un folk magnifique, et c'est tout ce qu'il faut retenir.
Justin Vernon est un musicien basé à Eau Claire, Wisconsin - encore un truc en français, tiens - et il a enregistré avec BON IVER ce que nous retiendrons comme son premier album solo. Enregistré tout seul dans une cabane reculée dans les bois du Wisconsin. La musique de Vernon évoque tout ce que notre imaginaire collectif associe aux vierges étendues sylvestres du Nord des Etats-Unis. Grâce noble, dépouillée et digne. Une beauté sauvage dépourvue de fioritures. BON IVER tape largement sur les clous déjà enfoncés par IRON & WINE. Des titres tout en dépouillement, rien en trop, juste du beau. "Skinny Love", titre particulièrement évocateur de cet accomplissement, repose pratiquement sur une voix et sa steel guitar. Une grosse caisse, quelques coups sur le fer de la caisse claire... et tout est là.
BON IVER accouche d'un album à la fraîcheur séminale ; vrai retour à simple vérité d'un style qui restera toujours comme un de ceux se soustrayant le mieux aux artifices.
La vérité, crue et belle. Toute nue.
FunkyRate :
BON IVER, For Emma, Forever Ago
(Jagjaguwar)
http://www.myspace.com/boniver
http://virb.com/boniver
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