Rodolphe Burger nous a habitué à du bon, du très bon même.

RODOLPHE BURGER This is A Velvet Underground Song that I Like to Sing

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Plaçant la barre au plus haut depuis une vingtaine d'années. Avec Kat Onoma (sacré, en son temps, « meilleur groupe de rock du monde » par une bonne partie de la presse), il fût un des leaders du seul groupe qui savait mêler à la perfection blues, rock, jazz et chanson. En solo, il a su s'immiscer dans les plus belles brèches, nous entrainer sur les chemins de traverse les plus enthousiasmants. En 1998, lorsqu'il signe « Meteor Show », qu'il mélange les sons de sa guitare cristalline aux samples de Doctor. L, il créé du même coup un des meilleurs albums de la décennie. Sans jamais céder à la facilité, Rodolphe Burger a toujours su, se renouveler pendant ces vingt années, que ce soit « seul » (il semble ne jamais vraiment l'être), ou lors de ses nombreuses collaborations (avec Olivier Cadiot, James Blood Ulmer, Alain Bashung, Erik Marchand, …). « No Sport » qui a connu un succès mérité en 2008, et ses albums plus confidentiels (« On n'est pas des indiens c'est dommage », « Hôtel Robinson » ou encore « Before Bach »), sont tous, sans discussion possible, des incontournables.

Sur scène ou sur album, Rodolphe Burger est un habitué des reprises. Dés « Cupid » (premier album de Kat Onoma sorti en 1988, sur lequel on ressent d'ailleurs la présence éthérée des rifts et des mélodies du Velvet Underground), il y a « Wild Thing », une reprise des Troggs (un morceau qui était devenu un classique des concerts de Kat Onoma). Sur « Stock Phrases » (le deuxième album de Kat Onoma), on peut entendre des versions transfigurée de « Come on everybody » d’Eddie Cochran et de « Be bop a lula » de Gene Vincent. Difficile de citer toutes ses reprises, mais dans des styles très différents, celles de « The Passenger » d'Iggy Pop, « Over you » du Velvet (déjà !), « Play with fire » des Stones, « Hey baby » de Hendrix, « Radioactivity » de Kraftwerk ou « Love Will Tear us Apart » de Joy Division ont été faites avec une telle classe qu'il est parfois difficile d'imaginer que quelqu'un d'autre les a chantées avant Rodolphe Burger. Et je ne parle même pas de « Moonshiner » (un folk traditionnel popularisé en son temps par Bob Dylan) que Burger a su s'approprier au point de la transformer en la sublime etemblématique « C'est dans la vallée ».

Que ce soit avec Kat Onoma, ou seul, Rodolphe Burger a donc toujours su faire (et réussir) des reprises. Voilà qu'il sort un album intitulé « This is A Velvet Underground Song that I Like to Sing » (un nom tiré du titre d'une des chansons de la face B de « Meteor Show »). Au cas où vous ne l'auriez pas ressenti jusque là, j'adore Rodolphe Burger depuis ses début. Il en va de même des chansons du Velvet Underground d'ailleurs, de leur sauvagerie distinguée, de leurs paroles et de leurs mélodies envoutantes, à un point où je suis même allé jusqu'à acheter (et écouter) le « Live MCMXCIII » qui suivit leur improbable réformation en 1993, et l'enregistrement de ce concert à l'Olympia.

Tout est donc là pour (me) plaire sur ce « This is A Velvet Underground Song that I Like to Sing » : les chansons du Velvet, la voix, le son de guitare de Rodolphe Burger, la classe des arrangements et des accompagnements. Tout. Malheureusement, et sans vraiment savoir pourquoi, ça ne fonctionne pas. On a des frissons sur « Sunday Morning », et « Afterhours » (la fragilité de la voix de Sarah Yu Zeebroeck). On se régale à l'écoute de « Das Lied Von Einsamen Madchen » (en Allemand), reprise de Nico, une reprise bien supérieure aux versions qu'elle chantait elle même. Mais « All Tomorrow Parties » et « Stephanie Says » laissent de glace. Et tandis que « Sweet Jane » manque de rage, « Sister Ray » en a trop. Bref, l'émotion qui prend à chaque sortie d'un album de Rodolphe Burger n'est pas là. Je ne sais pas si c'est la période qui fait ça… Si les sorties du machin appelé Lulu et signé Lou Reed + Metallica, et des albums de reprises (Bashung, Gainsbourg… ) à répétition font déborder le vase... Toujours est-il que ce « This is A Velvet Underground Song that I Like to Sing » m'a surtout donné envie de ré-écouter les album du Velvet Underground et ceux de Rodolphe Burger, mais pas nécessairement celui là.

RODOLPHE BURGER, This is A Velvet Underground Song that I Like to Sing
(Stage of the art)

http://stageoftheart.net/
http://www.rodolpheburger.com/