Merde, j’ai mon disque de l’été.

DIIV Oshin

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En guise de teasing deux putain de morceaux avaient été balancés. D’abord How long have you known, apéro pas dégueulasse du tout, avec son refrain répété en boucle, en boucle en boucle et surtout Doused et son intro sauvage un peu dark-blue façon Les Savy Favs. Riffs de guitare entêtants, batterie rapide et smashée, chant endiablé. Genre on se disait: «Quelle pépite!».

Voilà aujourd’hui Oshin, le premier album de Diiv, side-project du new-yorkais Z. Cole Smith (Beach Fossils). Ca commence en fanfare avec un premier instrumental ( «(Druun)» ), propre, précis, net, très travaillé. Le crade, la poussière, l’amertume, le fatalisme et le trouble s’invitent doucement dans ce disque dont les richesses se découvrent au coin d’un refrain, au détour d’une guitare sibylline, au creux d’une batterie répétitive et malmenée. Les morceaux, assez courts, s’arrêtent presque tous assez brutalement et on sombre nous-mêmes littéralement dans la voix réverbée de Smith, particulièrement prenante sur «Follow» et «Earthboy».

On retrouve bien quelques accents en commun avec des compagnons de l’excellent label Captured Tracks (Wild Nothing, Blouse, Craft Spells), mais on perçoit surtout des liens étroits avec une new wave inventive et une cold wave exaltée. On n’est pas surpris d’apprendre que Smith s’est entourée de cassettes et de cds de Faust, Nirvana et Jandek (Il a bon goût, le gars) lorsqu’il a enregistré l’album. Car, en commun, il y a ces instants de pure lumière qui deviendrait presque blafarde, comme sur l’impeccable «Wait», et son final qui prend aux tripes. Attention les yeux!

«Oshin», et sa wouah trop belle édition vinyle bleue, est avant tout un véritable album qui s’écoute toujours d’un bout à l’autre, avec une forme d’unité parfaite, un son très reconnaissable. La guitare, électrique et aigüe, toujours en avant offre un relief incroyable à la voix presque désabusée de Smith. Des envies de partir en bagnole, entre chien et loups, sur Big Sur, m’habitent, des envies de remuer la tête dans tous les sens sur le morceau éponyme (le meilleur du disque?), des envies de balbutier les rares mots que je comprends, des envies de shoegazer, des envies de danser en titubant.

Merde, j’ai mon disque de l’été.

DIIV, Oshin
(Captured Tracks)

DIIV
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Captured Tracks
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Beach Fossils
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L’album en écoute sur Hype Machine
http://hypem.com/artist/DIIV