THE WALKMEN
Heaven
par Quentin
Je mate toujours les chiffres de mon compteur Itunes. Et ben bordel, je l’ai écouté cet album des Walkmen, et pas qu’un seul titre.
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THE WALKMEN
Heaven |
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A commencer par le premier morceau «We can’t be beat», déjà un classique avec son refrain ulra-simpliste (« We can’t be beat oh oh oh oh oh».) La voix et la manière de chanter d’Hamilton Leithauser, maniérées et singulières sont tout à la fois porteuses d’une nostalgie et d’une certaine noirceur et d’une envie pressante d’expulser les mots aussitôt qu’ils sont prononcés et de courir vers des victoires inespérées. Tendre vers un paradis: idée saugrenue et enfantine? En tous les cas, les new-yorkais, découverts il y a déjà plus de dix ans chez Talitres, filent la métaphore des choses que l’on obtient à la sueur de son front. Sur «Heaven», le refrain fout carrément des frissons: «Remember remember all we fight for». On réécoute le titre en boucle, avant de passer à la suivante. Les lignes de guitare, toujours pures et mélodieuses chez les Walkmen, démontrent une science du tube qui parait innée.
Même si le jeu de batterie est parfois un pénible, on l’oublie vite et on ne peut que se laisser happer par une successions d’hymnes pop un peu naïfs. Sur Love is Luck (moi, je croyais qu’on tombait amoureux quand on le veut, non?), Leithauser nous sert deux lignes qui feraient un peu tâches si on se les faisait tatouées. Je traduis: « après le fun, après le chewing-gum, il n’y a plus de douceur sur ma langue.»
Mais nous pauvres français attachons-nous vraiment tant d’importance aux paroles. Obladi oblada, c’est toujours cool, non? Bref, le disque est construit autour de deux types des pistes: des chansons pop à la The Walkmen, construites autour de refrains entraînants, que l’on chantonne bien vite («Heartbraker», «The Love you love»: ah, l’amour, toujours l’amour), et des petites ballades douces-amères, qui nous rappellent que lors d’une session Daytrotter, le groupe avait cru bon de reprendre plusieurs titres de Leonard Cohen, à tord.
Pourquoi autant d’écoutes? Justement parce qu’il y a dans Heaven, septième album studio de ce groupe né sur les cendres de Jonathan Fire Eater, une simplicité décapante, une fraîcheur insaisissable chez ces quadragénaires qui ont raison de croire en leur chance, un jour, de nous pondre un méga-tube populaire, à défaut d’être un méga-tube au sein de ma mp3thèque.
FunkyRate :
THE WALKMEN, Heaven
(Fat Possum)
http://thewalkmen.com/
http://www.fatpossum.com/
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