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WHITE FENCE
Family Perfume (Vol 1. & 2.)
par Quentin

Ca couvait depuis que j’avais maté Taking Off, ça couvait depuis cette scène: «How to smoke a joint», accompagné par le superbe «Air» de The Incredible string band: j’allais avoir une phase sixties. ça couvait, mais est-ce que c’est vraiment arrivé? Ben oui et non.

WHITE FENCE - Family Perfume (Vol 1. & 2.)
WHITE FENCE
Family Perfume (Vol 1. & 2.)
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Déglingué et ébouriffant, ce double album de White Fence puise sa force dans un temps reculé, déféquant sur une nostalgie gangrenante. Le mec, Tim Presley, est super prolixe, à l’instar du Lou Barlow des grandes années. Quasi-simultanément à «Hair», sorti avec son compagnon de débauche Ty Segall, il fout les bouchées doubles. Il y a pour lui comme une sorte d’urgence à nous faire partager toutes ses idées, à nous emmener dans un joli merdier psychédélique. Il a quand même fait le tri parmi 90 morceaux pour nous faire sentir son parfum de famille. Boisé, poudreux, cuiré, acidulé, vaporeux; oui tout cela.

Avec son clavier résolument vintage, «Balance your heart» place rapidement la barre très haut. Le chant, barré, profond et nonchalant, invoque conjointement Syd Barrett et Geroges Harrison, oui oui, les deux. Les mélodies, simples en apparence, ouvrent l’univers d’un écorché, d’un jouisseur, d’un épicurien. C’est la variété de l'album qui en crée la singularité: délires punkoïdes («Down PNX» et sa guitare sous X), ballades loufogues (le final et enchanteur "King of the decade"), comptines pour adulte ("It's confusing when you wake up", sorte de croisement entre Olivia Tremor Control et Gorky's Zygotic Mynci). Mais ce sont les morceaux folk foutraques qui, à mes oreilles, offrent tout le relief à ce nouveau disque refuge. «Take away lifes endless take» , «I’d sing» et «A good night» feront définitivement partie de mes futurs playlists, que je partagerai en toute intimité. La voix de Presley, dans une sorte d'étranglement, y est mise en avant, et les guitares (presque implorantes sur "Stomach Sexes") se mêlent dans une sorte de trip doux: un régal.

White Fence, s’installe enfin avec Family Perfume à côté des pépites du label Woodsist et l’on peut facilement trouver une vague ressemblance avec les excellents Woods, dans la manière de casser un morceau en deux ou trois, de pondre une mélodie terrassante en deux secondes, de faire subtilement péter un refrain ou un harmonica, de lancer les guitares à fond les ballons. Yahou.

FunkyRate :

WHITE FENCE, Family Perfume (Vol 1. & 2.)
(Woodsist)

http://www.woodsist.com/
http://soundcloud.com/woodsist/white-fence-it-will-never-be

quentin@soitditenpassant.com
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