WOODEN
INDIAN BURIAL GROUND
YOU SAID STRANGE
FUZZY GRASS
THE WYTCHERS The Psychedelic Revolution
2 Ans de Chouettes - 27 février 2016
par God_Schizo
Les 2 ans de The Psychedelic Revolution : j’ai bien kiffé, j’ai bien bu, j’ai la peau des oreilles bien repue.
Voilà déjà deux ans qu’une bande issue du groupe Sound
Sweet Sound et de joyeux lurons un poil furieux ont lancé The
Psychedelic Revolution. Un collectif qui organise des soirées
concerts détonnantes chaque mois à Toulouse, mais aussi un festival, soutenu
par le label Dead Bees, donnant ainsi vie à leur désir
de voir jouer des groupes européens et locaux ensemble, dans leur ville,
réunis sous l’étendard “psyché”.
Pour marquer le coup à l’occasion de ce second anniversaire, l’association
a de nouveau fait appel une formule bien rôdée : des groupes qui tabassent,
un prix (très) accessible. Déco chiadée en sus et tireuses à bière au
garde à vous. Un combo qui a fait mouche ce samedi (NDLR : 27 février
2016), quand les amateurs de gros son ont pris possession de l’Espace
Allegria dans une ambiance bon enfant.
On nous avait prévenu : avec une jauge limitée à 150 places, mieux valait ne pas trop faire durer l’apéro-préchauffe. Beaucoup étaient déjà au rendez-vous dès 20 h, alors que le collectif ouvrait les portes de la soirée :
On donne : un petit biffeton, un petit mail,
On nous donne : un gros coup tampon sur le poignet (qui bavait un peu, on ne va pas se mentir),
On prend : nos tickets boissons en prévision.
Et pof, nous voilà fin prêts pour en découdre face aux guitares, basse, batterie et autres joyeusetés posées sur scène.
Ça se gausse pas mal parmi ce public bigarré à souhait ; on croise du chevelu, du barbu, de la gothique, de la princesse, du jeune encore imberbe et du quarantenaire bien tassé. Passage au stand binouze et hop : tout le monde est détendu, prêt à recevoir du décibel entre les tympans, de la paillette dans les mirettes.
The Wytchers - Toulouse (FR)
C’est la seule voix féminine de la soirée qui ouvre le bal psyché : la demoiselle tout en noir se détache sur le fond de scène glitter argenté. Ça démarre fort : le groupe balance un blues aux accents dark ; on est projeté quelque part entre Siouxsie et le Mississipi, avec quelques détours par des vallées désertiques alternatives aux accents orientaux. La voix grave et maîtrisée de ce petit bout de nénette nous scotche un peu, tandis qu’elle n’a pas peur de s’avancer dans un public déjà chaud, qui tape du pied et bouge la tête selon le degré de coordination de chacun. Plus le set avance, plus le cocktail prend au jeu son audience en soif de performance. La chanteuse finit au sol dans une psalmodie sombre et bruyante : pari réussi pour cette ouverture show, excellente introduction à ce qui va suivre…
Fuzzy Grass - Toulouse (FR)
Ne pas se laisser berner par ce sobriquet cotonneux qui fleure bon l’herbe fraîche : Fuzzy Grass balance direct une sauce blues psyché au piment heavy. On pense tout de suite à la période flamboyante de Led Zeppelin... Sauf qu’ici, Robert Plant a les cheveux couleur corbeau, John Paul Jones est un statuesque barbu, John Bonham a des faux airs de Slash, et Jimmy Page est une fille. Ah ! Une fille qui balance des solos et des accords plaqués à faire pâlir les gratteux de seconde zone qui se prennent pour un autre Jimi (Hendrix) : c’est tellement rare que ça mérite d’être souligné. Les morceaux s’enfilent les uns derrière les autres, comme papa dans maman, tandis que l’atmosphère sous les poutres de la petite salle continue de s’échauffer entre deux déhanchements chaloupés de son public. La sueur commence sérieusement à perler, et ce n’est que le début.
You Said Strange - Haute-Normandie (FR)
Des Normands qui jouent fort : pour éviter les acouphènes, mieux valait se munir de bouchons ! Direction Portland et son rock psyché aux accents indie avec cette formation à 5 têtes : les amoureux de Brian Jonestown Massacre ou Black Rebel Motorcycle Club ont la banane dès les premières mesures. S’il est parfois difficile de percevoir les subtilités mélodiques de ces morceaux entêtants dans un lieu si étroit, cela n’empêche pas le public d’aficionados du genre de pousser les murs de leurs esprits : on imagine aisément ces vagues brûlantes envahir l’horizon de nos meilleurs étés, passés à chiller sans arrière-pensée… Sans doute un indice de la chaleur à crever qui a maintenant totalement envahi l’espace ! Et ce n’est pas fini.
Wooden Indian Burial Ground - Portland (OR, USA)
Climax de la soirée au cours de ce set détonnant. Pour le coup, WIBG vient vraiment de Portland, mais ils ont dû traîner leurs guêtres quelque part entre NYC et la Californie en chemin, car ils nous arrivent ici chargés d’un rock’n’roll aux ondes psychédéliques... teinté d’accélérations dignes de la tradition des groupes de punk US de la fin des 70’s. Ce rythme effréné n’a rien à envier à un Black Flag ou un Social Distortion… Étonnant de retrouver ces deux tendances au sein d’un même morceau ! Petite cerise sur ce joyeux gâteau, des fins de track en forme de (faux) bordel sonore : on parlait de banane un peu plus haut, celle du Velvet Underground n’est pas loin ! Dans le public, ça pogote joyeusement, ça headbang chez les chevelus, ça danse chez les princesses. Objectif : finir le boulot et nous essorer ! La formation ne ménage pas ses efforts : le lead guitarist descend jouer parmi une petite foule ravie, et la fameuse gratteuse de Fuzzy Grass s’invite même sur quelques morceaux pour soutenir l’effort. Belle apothéose pour clore la soirée que ce groupe qui en a sous le pied !
Avec cet anniversaire riche en sons éclectiques réunis autour d’une échine psychédélique, agrémenté de projections bien choisies et d’un décor à propos, The Psychedelic Revolution a tenu sa promesse et bien soufflé ses deux bougies : j’ai bien kiffé, j’ai bien bu, j’ai la peau des oreilles bien repue. J’y reviendrai.