ULTRA ORANGE
"Ultra orange"
(pop)
Ultra
Orange et son premier album "Ultra Orange" sont
de purs produits de notre époque. Parfaite bande son
d'un rêve de cyber culture mondiale, où
microprocesseurs, cordes et voix s'accordent pour chanter
à l'unisson la gloire des autoroutes de l'information.
Oui vraiment, "Ultra Orange" est bien un disque
de 1996, et c'est là le hic, cet album reflète si bien
notre époque qu'il y restera à jamais figé. Ultra
Orange et son "Ultra Orange" susciteront dans
dix ans, amusement et nostalgie du temps où techno et
rock à peine pubères, badinaient innocemment dans les
prairies de la création. Pour le public de l'an 2000,
Ultra Orange sera à Garbage ce qu'Indochine est à The
Cure, ce que Johnny était à Elvis. Pourtant, dés
l'apparition de ce groupe, on attendait le meilleur :
clip très MTV, promo sobre et sophistiquée digne de nos
cousins anglo-saxons, avec en prime Shirley Manson
exhibant un tee-shirt Ultra Orange lors du passage de
Garbage à Nulle part ailleurs (...the Queerest of the
Queer, Tududu tuududu...). Mais voilà, on nous sert du
brouet quand nous espérions des crèmes. Déception.
Déception telle que je me permet de paraphraser Lester
Bangs à propos d"Exile on main street" :
"Ultra Orange" est sorti depuis trois mois
déjà et j'ai pratiquement attrapé un ulcère en
essayant de l'aimer. Rythmes banals, arrangements
inexistants, mélodies désespérément absentes, voix
irritantes, texte au vide oasissien, production
asFFFixiée... Un album irrémédiablement creux qui
laisse au coeur un sentiment de frustration comparable à
celui produit par un sapin qui perd ses épines après
les fêtes. Vraiment, si vous pouvez vous épargnez la
dure épreuve que j'ai vécue à l?écoute de ce disque,
ne vous en privez pas, ce sera toujours ça d'économisé;
pour aller acheter, tenez, par exemple le dernier single
de Garbage : Milk, remixé par Tricky, Massive Attack...
"Ultra orange"
paraît chez polygram
(pop)
Pierre,
pour Sefronia / Soit dit en Passant
Une petite
sélection de liens, non exhaustive :
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