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Add n to (x)
par Quentin
Ann Shenton, Barry Smith et Steve Claydon ont du choppé le même virus. Vivant dans un univers jusque la inexploré, ils livrent des compositions électroniques totalement inédites, farfelues et déroutantes. Ultra kitsch, ils récupèrent des instruments obsolètes pour accoucher d'une musique pourtant futuriste, telle une B.O d'un film de science fiction ou Pac Man serait le méchant et C6PO le héros. A travers cinq œuvres représentatives, plongez vous dans la voie lactée. LITTLE
BLACK ROCKETS IN THE SUN 
Onze minutes. Franchir le mur du son. Une voix demande de regagner sa place et d'attacher sa ceinture. Paysage inattendu. Une minute sur la piste avant le décollage. L'envolée se fait avec l'arrivée de la batterie, se mariant avec des sonorités venues d'ailleurs. Du passe ou du futur, on ne sait plus bien. La présence d'un synthé fêlé est l'essence même de l'aventure. Tour a tour, on rencontre une comète, des extra-terrestres, une planète cachée. On se sent en danger, et une voix nous met en garde contre de violentes secousses. On jette alors un œil sur la brochure qu'on nous a donne. Une histoire déglinguée qui illustre parfaitement la musique. Musique de robots criant leur désespoir. Avant l'ultime cacophonie. Trou noir avant d'etre aveugle ou sourd. "The singularity has assumed Add n to (x)" indique la pochette. On est convaincu. VERO
ELECTRONICS 
Retour en arrière. Déjà des synthés déjantes. Typiques. Ossature de chansons plus "classiques" ou l'aigu et le grave se mélange grâce a des boucles cybernétiques. Bidouillages cingles tournant autour d'un fil conducteur allume. Accélérations vers l'extase et surtout approche sensuelle d'un univers condamne a rester froid. Union entre l'homme et le robot. L'ultime morceau ("Alphine repetition") vaut a lui seul l'achat de ce disque, tant tout y est surréel et pourtant si proche. Une véritable mélodie torturée. Mot d'ordre du groupe: il y a de la musique partout, des quartets baroques au Concorde. ADD
INSULT TO INJURY 
Point d'orgue du retro-futurisme revendique par le trio, le dernier album paru a le mérite d'étonner en ajoutant de nouveaux ingrédients a la recette habituelle. L'arrive de voix. Trafiquées surtout. L'homme assouvi par la puissance des machines. Le capharnaüm laisse un peu plus la place a des mélodies très travaillées, même si la violence contagieuse de "Brothel charge" s'inscrit dans la perspective de transe recherchée par le groupe. Il y a du sexe aussi. De longues parties de plaisir ou l'on change de partenaires a épuisement. On comprend bien ce qu'a voulu dire Barry: "Music is an invisible force". On a l'impression de traverser un asile d'aliénés ("Kingdom of Shades"), ou de s'enfoncer dans de la vase visqueuse ("Miami Dust Mite Harvest"). Mais tout ca en vaut bien la peine. Les implacables "Incinerator #1", "The regent is dead" ou l'! introductif "adding n to x" s'imposent en monstres vivants de la musique électronique. PLUG
ME IN 
Excellent accompagnement a Add insult to injury, ce trois titres permet de s'abandonner plus profondément dans le "tubesque" Plug me in, réelle ode au fonctionnement et a la vie des machines électroniques ("They are my best friends") ou on assiste a une émouvante déclaration d'amour. Version disco très ludique et entraînante et ce fatal "Hey double double" ou l'on perçoit ça et là des cris de jouissance a la sauce électro. A s'offrir urgemment. ADD
N TO FU(X)A AND ANOTHER THING 
Les EP restent un moyen unique et indispensable en matière d'expression. C'est le lieu recommande de la création sonore. Cette alliance d' Add n to (x) et de Fuxa (révélation de l'electronica US l'an passe) le prouve encore. Harmonies répétées à l'infinie qui montre que le groupe a plus d'une touche à son synthé. "Another thing" est ainsi une marche triomphante vers un ailleurs que le groupe semble ignorer lui même. Plus calme, plus profond que toutes ses autres compositions, l'occasion de contempler avec recul l'ensemble d'une discographie extrêmement florissante et jamais décevante, ou chaque nouvelle écoute nous fait découvrir un peu plus de richesses encore.
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