Week-end en Kit
Episode 1 : La Suède par NeoFit Salut
les jeun's. IKEA c'est énorme, moi c'était mon baptême, samedi. Arrivée 11h30 à IKEA Roissy (attention les auvergnats Roissy, c'est pas la Pardieu, ni Desertines...), départ à 15h30. Durant ces quatre heures, tu suis les flèches tracées au sol (comme aux 3 jours), sinon tu vas a contre-sens de la foule et là t'es mal...ce qui fait que tu passes par où ils veulent bien que tu passes! Tu commences tranquilou par les armoires (le but de notre visite), qui sont mises en situation dans de faux bouts d'appart... et puis tu suis la flèche, tu passes devant tout un tas de trucs dont tu ignorais complètement l'existence, des trucs complètement cons, des trucs super, des trucs à 5F, des trucs chers, des assiettes, des lampes, des tapis, des chaises, des verres, des épluche-légumes, des cuillères bleues, des canapés, des douches, des tapis... Au bout d'un moment t'es forcé de tomber sur un truc qui t'intéresses pas vraiment mais que tu prends quand même. Les gens en ont des pleins caddies (des caddies énormes). Alors on a flanché, on a pris des cintres (!), on a toujours besoin de cintres (non?), un nouvel abat-jour pour une veille lampe (sans savoir si ce serait les bonnes dimensions), un écrase-ail (!!, là faut être connaisseur, spécialiste même, c'est un truc qui sert à rien, a part a broyer un ail, pour en faire ressortir l'essentiel par des petits trous, le tout pour 30 boules).... La queue à la caisse... La queue pour retirer l'armoire, au stand où on retire les armoires. C'est tellement long, qu'il en ont fait un business : pendant que tu attends, y a des trucs pour consommer de partout, les classiques machines à Coca, bien sûr, mais un peu plus loin un stand de sandwiches suédois (à 5 Francs) sur lequel t'es obligé de craquer (le magasin ouvre à 10h, t'es forcé d'y rester au moins 3 heures, donc t'as faim). On avait réussi a ne pas craquer sur la cafét' IKEA à l'intérieur du magasin, mais sur les sandwiches… Après pour patienter tu peux te balader dans une petite boutique de spécialités suédoises (à Roissy), petits pains, saumon, fromages, gâteaux...Bref, chez IKEA tu peux y vivre toute l'année. Une fois sorti du magasin, qu'ils ont pris tout ce qu'il pouvait te prendre, tu redeviens une merde, seul avec ton armoire en kit de 180 kilos, 2m12 de long, tu te démerde pour la faire rentrer dans ta Five, c'est plus leur problème (fallait choisir l'option livraison). Après avoir affronté le retour, les sièges complètement rabaissés, sans aucune visibilité, il faudra trouver une place, décharger, et monter les escaliers, ET, ET , ET LA monter...... FIN DE L'EPISODE 1 Week-end en Kit Episode 2 : Construction time Passons sur le déchargement de la voiture, qui aurait mérité à lui seul un chapitre (pour vous donner une idée quand même, imaginez que c'était tellement lourd qu'il a fallu monter le tout planche par planche). Et puis le moment est venu de se foutre au milieu des planches et des centaines de vis de toutes sortes et ... de déployer la notice. La notice n'est pas mal traduite...et pour cause : il n'y a pas de textes! Chez IKEA, la notice est universelle. La force d'un concept. Universelle et rudimentaire, c'est rien de le dire. Pendant plus de 5H, et je n'exagère rien, on visse, on cloue, on emboîte, on ne fait plus qu'un avec ce putain de contreplaqué. Au début ça ne ressemble à rien, personne ne précise si l'on est en train de monter l'avant, l'arrière, le devant ou le derrière. Le doute habite chacun de nos gestes... avec le contreplaqué, un faux mouvement et c'est fini, le pas de vis est foiré, le revêtement fendu. A la fin de cette première journée, quelque chose d'approchant une armoire, est plantée au milieu de la pièce. La structure semble être la bonne, nos choix semblent avoir été les bons. On est tombé dans à peu prés tous les pièges du kit, mais on s'en est sorti à temps pour que ce ne soit pas irréversible. A la nuit tombée, on peut dire que 80% du boulot est fait! Reste tout de même les tiroirs, les étagères à fixer, bref l'intérieur du monstre est encore vierge... mais bon, on arrête là, on verra demain le reste... Une pizza livrée et du champagnes bien frais viennent nous récompenser de cette putain de journée. Mais déjà une question commence à pointer : comment cela tient-il au juste, exactement? FIN DE L'EPISODE 2 Week-end en Kit Episode 3 : - La non-matière Une fois la bouteille de champagne terminée, la pizza engloutie. Nous nous sommes écroulés comme des masses pour une nuit charnière (!). Pas de rêve. Trop de fatigue. Le dimanche matin l’œil s'est ouvert, le meuble, immense, obstruait la fenêtre, et se rappelait immédiatement à mon souvenir. Il fallait s'y remettre dés le réveil, tournevis, marteau cruciforme, notice, schéma, plan. Le week-end se terminait déjà, le décompte avait commencé bien avant l'aube. Le monstre devrait être vaincu dans les heures qui suivaient. Les 20% restant d'un meuble en kit sont souvent décisifs, il ne s'agit pas là de bâcler les portes, de ne pas aligner les poignées, il serait idiot de se déconcentrer sur la fixation des étagères... le confort général, ainsi que l'aspect extérieur en dépendent. Ces 20% sont les plus pénibles. Bien sûr, hier, c'était dur, lourd, vraiment chiant à assembler mais quelque chose se construisait. Ce matin, on travaille en micro-assemblage, on cherche l'angle droit, le juste niveau. Entre la charnière de la porte A, et celle de la porte B, aucun écart n'est permis. A ce stade là, l'appartement tout entier est consacré à L'ARMOIRE. La poussière est partout, les moutons se sont formés accrochés au petits bouts d'éclat de contreplaqué (apparu lors de manip' trop franche), qui eux-mêmes se nourrissent de morceaux de polystyrène échappés des plastiques de protections. Partout des bouts de cartons finissent de donner l'impression de champs de bataille. Curieusement, alors que le chantier touche à sa fin, il reste encore bon nombre de vis… Finalement dans l'heure qui suit, toutes y passeront. Certaines doivent se loger dans des trous même pas préconçus. On travaille à même le contreplaqué - a même la NON-matière. Vers 15H, au milieu de la pièce, s'élève un monolithe, 2m12 par 1m50 sur 60cm de profondeur. En son sein, de quoi loger tout le bordel prévu. Nous avons vaincu. Certes le meuble n'est pas beau (mais nous avions pris à cœur de trouver le moins cher possible, histoire que les suédois ne se trouvent pas complètement en terrain conquis chez nous) mais il va parfaitement répondre à la fonction qu'on lui demande. Nous décidons assez rapidement de l'endroit où nous placerons ces 790 francs de planches. Il est au milieu de la pièce, une demi rotation, un déplacement sur deux ou trois mètres, et il sera sur sa parcelle. Ensuite nous le bourrerons de tous ce qui nous passera entre les mains.... EPILOGUE "C'est la demi rotation qui a tout gâché, je sais pas ce qui s'est passé, on était si prés du but! Ca doit être le parquet, je vois pas, pourtant j'ai pas forcé, je vous jure." "Quand l'arrière à lâché, c'était vraiment impressionnant, les clous se sont barrés tout de suite...Y a pas de prise dans le contreplaqué; après la structure a dû forcer sur les vis de fondations, de l'extérieur on ne pouvait rien voir, rien faire; on savait juste que si on lâchait le côté trop longtemps, elle finirai de s'écrouler. On voyait tout de suite que l'équilibre était précaire". Il fallait agir vite, dans la pièce, un seul endroit (pas celui prévu du tout) pourrait dorénavant accueillir le meuble mutant. A cet endroit se trouvait le lit, il fallu donc le déplacer, sans lâcher l'armoire, manœuvrer en force, bousculer les autres objets de la pièce qui, eux, ne demandait pourtant pas grand chose... A tout moment sur les deux derniers mètres tout pouvait partir, les vis étaient prêtes à éventrer la non-matière au moindre prétexte. Aucune des parallèles n'était plus respectées, les portes ne fermaient plus. Intuitive science des forces, nous réussîmes à caser le monstre contre le mur du fond de la pièce. C'était lui désormais qui retiendrait l'ensemble et qui assurerait la stabilité nécessaire au bon équilibre et au bon fonctionnement (la fermeture des portes, notamment). C'était lui qui assurerait notre salut. IKEA : PLUS JAMAIS CA. |