Bientôt
l'an 2000. Il est grand temps de tirer un bilan. Et de se reprendre,
vite, pour éviter de commettre à nouveau les erreurs du passé. Il
y a de l'espoir, il est encore temps...mais il faut agir vite. L'heure
ne doit pas être à la fête, non, surtout pas à la fête. Nous n'avons
vraiment pas de quoi être fiers. Toutes les explosions de bouchons
de champagne ne suffiront pas à couvrir ce dernier gémissement d'un
homme seul, a demi-gelé dans la neige et la nuit, et qui vient de
manger son dernier chien de traineau.
Ce dernier souffle nous hante et nous y pensons à chaque instant.
Force est de constater que ce 20ème siecle finissant aura été particulièrement
meurtrier en ce qui concèrne les explorateurs polaires.
Ce carnage est-il nécessaire? La congélation des explorateurs polaires
est-elle une fatalité? La conquête des pôles doit-elle forcément être
accompagnée de ce triste cortège de Mister Freeze?
La Commission d'Enquête Internationale sur les Conditions de Travail
des Explorateurs Polaires a tiré sa conclusion : tous les décès (sans
exception) d'explorateurs polaires dans l'exercice de leur fonction
sont dus à des négligeances que nous n'hesitons pas à qualifier de
criminelles. La liste de ces négligeances vient ci-après :
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La température qui règne aux pôles est inadmissible. Il fait -40°c
les jours de beau temps. On crache en l'air, il retombe un glaçon.
Parfois le blizzard se lève et souffle à 200km/h. La tente s'arrache
et on la retrouve plus. Après on doit dormir dans la voiture.
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Il n'y a aucune signalisation indiquant le chemin des pôles magnétiques.
Les explorateurs sont livrés à eux-mêmes et doivent se tirer d'affaire
avec une boussole!
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Le
trajet dans la neige est exténuant. Ca a l'air tout plat la banquise,
mais en fait non. C'est du faux-plat tout le temps. Ca coupe les
jambes.
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On
promet monts et merveilles aux apprentis explorateurs en leur
disant que l'exploration des pôles c'est la grande aventure, que
c'est palpitant. En fait, c'est pratiquement que du ski de
fond.
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Les
fonds de crevasses ne sont pas équipés de trampolines. Aucun ours
blanc n'est sous tranquilisant.
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Par
-56°, allez refaire vos lacets de chassures avec des mouffles.
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Personne
ne devrait être obligé de manger un Husky.
Nous
espérons que dans l'avenir des mesures seront prises, notament pour
climatiser les pôles nord et sud, afin d'ameliorer la vie des explorateurs
polaires. Une nation qui néglige ou maltraite ses explorateurs polaires
est une nation foutue.
Adressez
vos dons à :
Mouffle-France
67 av du Président Kennedy
75 016 PARIS
Merci.
Le directeur de l'association, Paul Tcha.
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